
Sr Mélanie est décédée le 5 mars 2025 à la Sainte Famille, Kermaria, à l’âge de 101 ans, dont 82 ans de vie religieuse.
Ses obsèques ont eu lieu le 8 mars à 14h30 à la chapelle, Kermaria.
Nous sommes réunis aujourd’hui pour dire au revoir à Mélanie Kéravec qui nous a quittés mercredi 5 mars, après-midi.
« Mon âme a soif du Dieu Vivant. Quand le verrais-je face à face ? » Ce verset du psaume 42, Mélanie l’a souvent prié.
Mélanie est née le 27 juin 1923 à Landudec dans une famille d’agriculteurs. Elle est la dernière d’une fratrie de 10 enfants. Il y a 2 ans, elle avait fêté ses 100 ans. A ses neveux et nièces, à toute sa famille qu’elle aimait beaucoup, et à ses nombreux amis, nous offrons toute notre sympathie et notre prière.
A six ans, ne connaissant que le breton, elle va à l’école primaire où elle apprend le français. A 13 ans, elle entre en 6ème à Kermaria . Au bout de trois ans, elle obtient le diplôme nécessaire pour l’enseignement.
Mais en 1939 c’est la guerre. Ses cinq frères sont mobilisés. Un d’eux deviendra frère de St Gabriel. Mélanie retourne à la ferme de Kergoff pour travailler pendant un an. Puis elle entre à nouveau à Kermaria pour le Postulat et le Noviciat. Elle rejoint deux de ses sœurs. Qui ne se souvient de Sr St Tudec ? En 1942, elle fait sa Profession religieuse sous le nom de Sr Marie Alain du Sacré Cœur. Mélanie jette un œil sur le monde de la santé à l’Hôtel Dieu de Nantes, mais elle opte pour l’enseignement. Après trois ans à Grand Champ, on lui demande d’ouvrir une école mixte dans un quartier à Guénin : Koh Koët. Elle y reste 19 ans avec une adjointe. Elle quitte le monde rural pour rejoindre Etel, milieu maritime et découvre ensuite le monde ouvrier à Quéven et Ploemel. Pendant 40 ans, elle prend la direction dans cinq écoles. L’enseignement était sa passion, cherchant à donner à chaque élève, par une pédagogie adaptée, ce qui lui convenait. Des recyclages répétés, des sessions multipliées maintenaient l’école à bon niveau. « En général, l’année se terminait par du succès aux examens, grâce aussi aux parents qui nous donnaient la main » dit-elle. Elle affectionnait la vie paroissiale, la catéchèse, les mouvements d’action Catholique pour enfants et jeunes. « Dans les paroisses, nous nous intéressions à la liturgie, à la musique, car pour nous, connaître Dieu et l’Evangile c’était essentiel. Une pensée religieuse décorait le tableau noir » nous dit Mélanie.
A 60 ans, les responsables lui demandent de quitter l’enseignement pour diriger des maisons de retraite, celle des prêtres à Ste Anne d’Auray et celle des religieuses à l’Abbaye Blanche de Quimperlé.
Elle vit sa retraite à Landeleau, puis Locminé et de nouveau Quimperlé. En 2012, elle rejoint Kermaria, à la Communauté Angélique Périgaut, puis à Pierre Noury en 2017.
Mélanie aimait la vie communautaire. C’était une personne de grande foi. Elle aimait participer à la prière communautaire. Elle racontait volontiers des histoires ou jouait des sketches pour mettre de l’ambiance les jours de fête. Elle avait un fort tempérament et n’hésitait pas à dire ce qu’elle pensait. C’était une personne ouverte sur le monde, l’actualité. Elle passait beaucoup de temps à lire le journal. Jusqu’au bout, elle a manifesté une grande énergie pour se déplacer toute seule avec son fauteuil roulant.
Après ses 100 ans, elle disait : « Maintenant j’attends le dernier souffle pour me rapprocher du Seigneur ». Mélanie, te voilà maintenant près de Celui que tu as servi toute ta vie. Prie pour nous. Au revoir Mélanie.
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