Sœur MICHIELSENS Jacqueline (Marie-Pierre) 1930-2017

 

Sœur Marie-Pierre est décédée le 6 avril 2017 à VAYLATS dans sa 88ème année. Née à Le Quesnoy (59), elle a fait profession religieuse en 1959.

Jacqueline MICHIELSENS, Sœur Marie-Pierre tu es née le 2 novembre 1930 à Le Quesnoy dans le nord de la France. Ton accent trahissait bien ces origines dont tu étais fière, ce que nous comprenions fort bien. Le déplacement de ta famille dans le sud-ouest était lié à la guerre et à son lot de déracinement, de situations angoissantes, d’écartèlement familial que tu as eu la simplicité de nous partager un jour ou l’autre ; nous t’avons écoutée avec respect et émotion en imaginant fort bien les empreintes parfois douloureuses laissées par cette épreuve.

 

Tes parents employés de la Poste se sont exilés jusqu’à CRESSENSAC au nord du Lot, village qui a longtemps accueilli des « Filles de Jésus », région qui évoque pour toutes la terre natale de Mère Célestine. Les « Filles de Jésus » ont labouré la terre, travaillé les cœurs, semé en laissant à un Autre le soin de faire germer et grandir la semence.

Le terreau familial dont tu restais marquée mêlé à l’emprunte laissée dans le secteur par « Filles de Jésus », tes études à CAHORS, t’ont permis d’entendre l’appel du Christ à tout quitter pour le suivre. Ton tempérament quelque peu absolu et sans demi-mesure, te conduisent, toi une citadine, dans une Congrégation à majorité rurale. Ceci t’a demandé parfois des adaptations mais le désir profond de suivre le Christ t’aurait permis de franchir tous les obstacles.

« Poursuivez votre route vers le Christ Jésus le Seigneur, tel que vous l’avez reçu : soyez enracinés, fondés en Lui affermis ainsi dans la foi, telle qu’on vous l’a enseignée et débordants de » reconnaissance… »

Le 31 août 1959 tu fais ton premier engagement dans la vie religieuse chez les « Filles de Jésus ». Après un temps d’étude, tu deviens enseignante à Vaylats, auprès des jeunes du cours secondaire. Femme passionnée, dotée d’une grande créativité, porteuse de projets et de rêves multiples, tu partages avec tes collègues au service des jeunes, ton enthousiasme mais aussi ta foi en Celui qui donne sens à toute ta vie. A travers les cours, mais aussi la catéchèse et les mouvements, tu essayes de transmettre des valeurs évangéliques, d’éveiller des jeunes à une dimension spirituelle. De nombreux jeunes ont pu découvrir à travers toi la spiritualité forte du M.E.J. (Mouvement Eucharistique des Jeunes).

« Les sœurs seront enflammées de l’Amour de Dieu, ne respireront que sa gloire et brûleront du désir le plus ardent de la procurer. Elles se revêtiront de la charité de Jésus-Christ même, pour l’exercer envers tous les malheureux qui leur seront confiés : enfants, vieillards, malades ou infirmes ». (R.D.V.)

C’est dans les Collèges de CASTELJALOUX et MONSEMPRON que tu continues ta mission. Peu à peu celle-ci prend un nouveau visage quand des fondations de communauté nous amènent à nous situer autrement au cœur de ce peuple qui vit en milieu rural à DURAVEL et PUY -L’EVEQUE. Les déplacements intérieurs que te demandaient ces nouvelles insertions te préparaient à vivre une expérience toute nouvelle mais si importante pour la Congrégation.

En 2003 nous t’avons appelée avec trois autres sœurs à entrer dans une expérience audacieuse mais porteuse d’avenir en créant une communauté inter-Congrégation avec les « Filles de Jésus de KERMARIA ». Nous répondions ensemble à un appel du diocèse de Montauban dans le secteur de ST ANTONIN- ARNAC- LAGUEPIE. Une belle aventure préparée avec soin dans laquelle, avec tes sœurs, tu as donné le meilleur de toi-même. Comme nous l’a dit le Père LECRIVAIN, Jésuite, ces communautés sont comme le laboratoire permettant de préparer ce qui sera vécu ensuite au moment où l’on entrevoyait changements et passages à vire. L’enthousiasme et le sérieux avec lequel vous êtes toutes entrées dans l’aventure, le dynamisme missionnaire qui vous habitaient, la profondeur humaine et spirituelle de l’expérience vécue et relus ensemble, furent une grande richesse pour nous toutes. Le Seigneur nous fait la délicatesse aujourd’hui, d’avoir la présence de sœur Marie-Annick MORICE qui avec nous, était à l’initiative de ce grand projet.

« Envoyées en communauté, réunies au nom de Jésus-Christ autour d’un projet commun, ensemble nous voulons accueillir et annoncer la Bonne Nouvelle du salut. Nous cherchons à nous enraciner dans un peuple, à être présentes dans les milieux modestes, avec une tendresse particulière pour les plus pauvres… Nous partageons la condition ordinaire des hommes et des femmes de notre temps… Nous espérons contribuer à faire connaître le Dieu de Jésus-Christ, à faire naître et grandir des communautés de croyants… » (R.D.V.)

Déjà à cette époque la maladie et le handicap physique entrait peu à peu dans ta vie quotidienne. Tu les as affrontés avec courage mais ils devenaient de plus en plus incompatibles avec ce lieu de mission.

C’est en 2007 que tu rejoins la communauté de LALBENQUE pour vivre avec tes sœurs une nouvelle expérience ; tu étais riche de ce que tu venais d’expérimenter dans le TARN ET GARONNE avec le souci de partager cette belle expérience inter-Congrégation et le désir d’avancer avec tes sœurs sur le chemin que nous découvrions peu à peu. Tu t’es investie sans compter, mettant au service de tous tes talents avec un désir débordant de vivre, de créer, de rêver même au de-là du possible et du raisonnable. Les nombreux amis de la communauté, tous ceux qui aimaient trouver une aide ou une oreille attentive, en arrivaient à oublier la maladie et le handicap.

Mais vient un moment où l’on ne peut plus se cacher la réalité et ce sont souvent les autres qui nous aident à avancer sur ce chemin.

Marie-Pierre, tu as mené un dur combat contre la maladie, le handicap, les fragilités qui venaient entraver ta vie quotidienne, et parfois te mettaient même en danger.

« Prenant le chemin qui fut celui de Jésus, depuis sa naissance et sa vie cachée jusqu’à la croix… nous désirons nous servir de tout, même de nos faiblesses, nous laisser désapproprier de nous-mêmes… et recevoir le don de la simplicité évangélique. »

Nous avons essayé de t’accompagner sur ce rude chemin qui reste toujours un mystère pour chacun. Nous l’avons fait patiemment avec toute la fraternité, la délicatesse, la compassion que nous souhaitions pouvoir partager avec toi. A la veille de la grande semaine sainte, sur ce chemin que Jésus lui-même a vécu avant nous, qu’il t’accorde la paix et la sérénité que tu as tant cherchée. Qu’il te fasse connaître tout ce qui restait obscur, difficile, parfois incompréhensible.

Au pied de la croix nous déposons un immense bouquet multicolore fait de toutes ces années données généreusement pour le Seigneur au service de ces frères auxquels tu as été envoyée. Dans ce bouquet il y a la riche diversité des « Filles de Jésus » avec qui tu as vécu en communauté, les nombreux visages de ceux que tu as connus et aimés.

Toi qui aimais les jeunes, nous te confions tous ceux qui, aujourd’hui entendent l’appel, qu’ils puissent répondre d’un OUI généreux et confiant.

Unies à ta famille pour qui tu avais une grande affection, unies à tes amis, unies à toutes nos sœurs « Filles de Jésus » qui sont en communion avec nous malgré les distances entrons dans la célébration avec Foi et espérance.

« Ceux qui te cherchent Seigneur, tu les conduis vers la lumière.

Ceux qui te suivent Seigneur, tu les nourris de ta Parole »

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