Sœur Marie-Suzanne est décédée à Vaylats (47) à l’âge de 84 ans. Elle avait 57 années de vie religieuse.
Mot d’accueil
Sœur Marie-Suzanne vous êtes née à BRIVE LA GAILLARDE en Corrèze le 22 août 1932 ce qui a marqué votre origine plus citadine que rurale. Votre chemin vous a conduite vers le nord du Lot, où, à CRESSENSSAC, alors que vous êtes jeune-fille vous découvrez les « Filles de Jésus ». Sr Anne-Joseph nous disait ces jours-ci : « j’ai eu la joie de l’accueillir jeune-fille à CRESSENSSAC où elle a ouvert le Cours Ménager. Elle était vaillante et toujours gaie. »
Saisie par le Christ Jésus, vous répondez généreusement à son appel et vous entrez chez les « Filles de Jésus » le 1er octobre 1957. Le 5 mai 1960, avec 3 autres compagnes, vous prononcez votre premier engagement dans la vie religieuse.
Les circonstances du moment vous ont appelée à demeurer longtemps dans le même lieu à Cahors, et en particulier à l’Ecole Jeanne d’Arc au sein d’une communauté bien étoffée (il y avait jusqu’à 15 ou 16 sœurs à certaines époques).
Votre formation professionnelle, vos talents d’enseignante et d’éducatrice vous ont permis de vivre proche des jeunes et de leur famille, jeunes parfois mal à l’aise dans le milieu scolaire dit « normal ». Vous avez courageusement œuvré pour mettre en place des formations professionnelles adaptées aux jeunes et capables de leur révéler leurs richesses humaines, leurs capacités intellectuelles et une forme d’intelligence leur permettant d’acquérir un métier, de faire des études, de vivre debout et heureux dans une société qui ne fait pas de cadeaux ! D’anciens élèves gardaient encore avec vous des liens de différentes manières.
« Fidèles à la grâce des origines, nous gardons au cœur une tendresse particulière pour les plus pauvres. Comme Jésus, attentif aux exclus de son temps, nous laissons retentir en nous le cri des plus démunis de nos milieux » (R.V.17)
Que de temps vous avez su passer avec des familles, des jeunes, des enseignants pour écouter, encourager, inviter à aller chercher chez le jeune ce qu’il a de meilleur. Le Lycée professionnel que vous avez créé fait partie du grand ensemble scolaire « Saint-Etienne » et a su s’adapter avec discernement et audace aux besoins d’aujourd’hui. Que le souci des plus défavorisés de notre temps (enfants, jeunes et familles) reste une préoccupation et même une priorité, e, fidélité avec le charisme des « Filles de Jésus ».
Au moment où est arrivée la retraite professionnelle, vous vous laissez interpeller par la Congrégation : « Tout en demeurant attentives à ce qui naît et se vit là où nous sommes, nous voulons être ouvertes aux appels de l’Eglise et du monde. Nous restons disponibles pour dépasser les frontières de notre propre culture et pour « partir » si la mission le demande, dans un esprit de partage, de communion et d’ouverture à l’universel » (RV. 19).
Malgré toutes vos craintes et en particulier l’adaptation au climat, vous acceptez généreusement de partir en mission à DAOUKRO en Côte d’Ivoire où des jeunes se préparent à la vie religieuse chez les « Filles de Jésus ». Ces 7 années vécues sur un autre continent, au milieu d’un peuple que vous avez appris à aimer, vous a beaucoup marquée et certains visages restaient gravés dans votre cœur et habitaient votre prière.
De retour en France après différentes missions à Cahors, à l’évêché, à Castelnau-Montratier et Montcuq, peu à peu, votre santé s’est dégradée et vous a fait entrer dans un chemin de souffrance physique et de désappropriation qui reste toujours un mystère pour les proches…
Malgré votre personnalité bien affirmée et votre fort tempérament, je crois pouvoir dire que vous avez désiré laisser le Seigneur faire son œuvre en vous. C’est avec une certaine sérénité que dans le secret de votre cœur vous avez dit au Seigneur comme au commencement « Père , me voici… » et avez tout remis entre ses mains.
Aujourd’hui nous rendons grâce pour votre vie donnée jusqu’au bout au service des jeunes et dans la Congrégation. Archiviste vous auriez eu des initiatives et des projets si la santé n’était pas venue à plusieurs reprises mettre des freins à vos désirs.
En cette année où nous allons fêter les 50 ans de présence des « Filles de Jésus » en Côte d’Ivoire nous vous confions les sœurs présentes sur ce continent, leur mission auprès de nos frères africains.
Que des jeunes saisies par le Christ Jésus désirent le suivre dans la vie religieuse apostolique des « Filles de Jésus ».
Unies à votre frère que vous aimiez tant, à votre famille dans la peine, unies à nos sœurs « Filles de Jésus » qui ont été nombreuses à se manifester, unies à vos amis, nous vous confions à Celui que vous avez tant cherché tout au long de votre vie.
Entrons dans la célébration de la Pâque avec confiance et dans l’espérance.
Soeur Elisabeth BLANC
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