Sœur Marie Jeanne KERVEILLANT (Germaine de la Croix) 1928-2015

germaine kerveillantSœur Germaine est décédée à l’hôpital de VANNES le 23 novembre 2015 à l’âge de 87 ans dont 69 années de vie religieuse.

ACCUEIL 27 novembre 2015

 

Marie-Jeanne KERVEILLANT, que nous appelions toujours par son nom de baptême : Germaine, G.K. pour les intimes, est née à POULDREUZIC, le 25 octobre 1928, dans une famille qui habitait au lieu – dit « Crémen ».

Entrée au postulat en septembre 1944, elle a fait profession en vie religieuse le 4 août 1946. Après avoir enseigné quelques années dans les écoles primaires, elle a préparé un diplôme à l’école de cadres d’enseignement ménager. Puis d’année en année, elle a accumulé les diplômes : licence lettres avec option breton, lettres étrangères anglais, diplôme d’études celtiques.

Après avoir enseigné aux lycées Anne de Bretagne à Locminé et Kérustum à Quimper ; dans les années 1970, elle se tourne vers le social.

Elle travaille dans un foyer pour femmes en difficultés à Quimper, aide les enfants pour le travail scolaire, accompagne les mamans. Ce fut l’occasion pour elle de découvrir une « périphérie » insoupçonnée.

A partir de 1977, elle revient à l’enseignement : professeur de français à Ste Thérèse de Quimper, à Pont-l’Abbé, à St Louis de Châteaulin. Comme enseignante, Germaine était compétente, très cultivée, aimée de ses élèves. Elle avait aussi le souci de la formation des jeunes enseignants. Plusieurs sœurs disent : « Elle m’a appris à enseigner le français, je lui dois tout ! » Une de ses anciennes élèves du lycée agricole de Locminé écrit ceci après avoir appris son décès : « Plus de 40 ans après, je suis persuadée que sœur Germaine a été un maillon déterminant dans ma vie. Par la grande qualité de ses cours, elle savait nous intéresser, nous ouvrir l’esprit à la littérature, à la culture en général. On ne s’ennuyait pas avec elle ! Quelle chance nous avons eu de rencontrer ce professeur qui nous transmettait ses passions ! J’aimerais que nos petits enfants fassent d’aussi belles rencontres dans leur scolarité. »

Très proche des membres de sa famille, elle a fait tout ce qu’elle a pu pour les aider dans les moments difficiles. Elle a accompagné sa maman dans les dernières années de sa vie et est restée de ce fait très en lien avec les siens.

Germaine avait un esprit ouvert, une curiosité universelle. Dans la vie courante, un journal, une revue la retenaient quel que soit le sujet. Elle aurait aimé être journaliste pour informer, alerter et forger l’opinion des lecteurs. Elle avait un goût prononcé pour les voyages.

C’était une femme entreprenante, avec beaucoup d’idées. Elle avait souvent besoin, à côté d’elle, d’une personne pour la conforter et mettre ses idées « en chantier ». En travaillant à la revue « Kermaria », elle a contribué au rayonnement de la Congrégation en faisant de « Kermaria », une revue internationale.

Dans ses relations et en Communauté, elle était chaleureuse, bienveillante, attachante et fidèle dans ses amitiés. Agréable, amusante, pleine d’humour, elle riait de bon cœur et pourtant ceux qui la connaissaient bien savaient, que cette gaieté cachait un fond d’anxiété constant.

Elle a connu les épreuves de santé : un premier cancer dans les années 1964-65, contre lequel elle a lutté avec une énergie farouche et qui ne l’a pas vaincue.

Au plan religieux, Germaine avait une Foi profonde, éclairée, réfléchie, fondée sur l’essentiel, le mystère pascal. Le décès accidentel de son père un soir de Pâques l’a amenée à méditer et à approfondir le sens du mystère pascal : mort et résurrection de Jésus-Christ et de nous en Lui. « Je suis une inconditionnelle de Jésus-Christ » disait-elle. Je ne veux savoir qu’une chose : « Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié ». Elle se disait aussi « amoureuse de Jésus ». Cette Foi était le fondement et l’axe de toute sa vie. Les conversations avec ses amies quittaient vite les banalités pour se transformer en échanges sur la Foi, l’actualité religieuse. Mais cette Foi était aussi un combat permanent pour croire malgré les doutes, pour faire confiance malgré l’angoisse.

A partir de 1993, elle travaille à la bibliothèque bretonne de Landévennec, goûte la beauté des offices et les relations avec les moines.

Mais au fil du temps, la santé décline. Après quelques années à la Communauté de Plonéour Lanvern, elle rejoint la Sainte Famille en février 2015, puis la Commuauté Pierre Noury en septembre.

Germaine, tu nous as toutes surprises. Après quelques jours à l’hôpital, tu as choisi de faire le grand Passage, de vivre ta Pâque. Ne nous oublie pas près du Seigneur et avec nous et avec tes nombreux amis absents, rends grâce aujourd’hui pour ce qu’a été ta vie.

 

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