Sœur Marguerite LE BON (Noël Maria) 1919-2015

LE BON MargueriteMarguerite est décédée le 29 octobre 2015, à la Communauté Sainte Angèle de Kermaria, à l’âge de 96 ans, dont 78 années de vie religieuse.

Mot d’accueil le 31/10/15

Après une longue vie, Marguerite Le Bon s’est éteinte le jeudi 29 octobre pendant notre prière du milieu du jour. Elle est venue y participer mais est sortie de la salle quelques minutes après. C’est là que le Seigneur est venu la rejoindre.
Marguerite est née le 31 août 1919, à Landeleau, Finistère dans une famille de cultivateurs qui comptera cinq enfants.
Elle aimait nous rappeler que son père était le sacristain de la chapelle Notre Dame des Portes à Châteauneuf du Faou. Elle était fière de nous le redire de temps en temps.
A vous ses neveux et nièces dont elle appréciait beaucoup les visites, à toute la famille et à ses amis, nous disons toute notre sympathie.

Marguerite est entrée au postulat de Kermaria le 9 septembre 1935 et a fait profession religieuse le 4 août 1937.
Elle a eu une vie bien remplie, ; en témoignent tous les postes qu’elle a occupés. Tout d’abord, elle est monitrice de classe enfantine, dans le Finistère : à Saint Evarzec, Cléden Cap Sizun, Pouldreuzic ; dans le Morbihan : à Berné et Baden.

A Sainte Anne d’Auray, pendant la guerre de 39-45, elle est sacristine-lingère.Un événement marquant de cette époque mérite d’être mentionné. En août 44, après la messe, elle est arrêtée ainsi que deux prêtres par les Allemands qui les conduisent vers le lieu d’exécution. Au moment même, sa mère dans sa ferme a l’intuition que sa fille est en grand danger. Elle arrête son travail et se met à prier pour recommander Marguerite à Sainte Anne. En cours de route, un des prêtres est intervenu pour la sauver. Elle va être libérée par un soldat allemand, en face de la fontaine de Sainte Anne tandis que les deux prêtres sont exécutés. Evénement douloureux qu’elle n’oubliera jamais.

Puis, avec une grande conscience professionnelle, elle se dévoue, comme maîtresse de pensionnat à Ploërmel, Quimper, Plouay, Vannes, pendant 20 ans.

En 1967, elle part en mission au Cameroun. Pendant 10 ans, elle y exercera ses talents d’éducatrice auprès des enfants et des adultes, d’abord à Almé, à Bankim et à Djongh. Trois lieux bien éloignés du centre de ralliement des Filles de Jésus qui était Ngaoundére à cette époque-là.
Son séjour en terre camerounaise, ses voyages en 2cv avec leur lot de surprises sur les pistes rocailleuses, les traversées marécageuses ont dû bien souvent alimenter son humour qui n’était jamais à court.

De retour en France, en 1978, elle va s’adapter à une vie bien différente puisque son obédience l’appelle à Paris, au foyer des jeunes filles de la rue d’Arras. Puis, c’est Rennes, la capitale bretonne qui l’accueille au Boulevard Magenta.
De Rennes, elle descend à la périphérie : au Rheu, pour treize années où elle noue beaucoup de liens avec la population.

En 1998, elle rejoint Kermaria où elle continue de se rendre utile, accomplissant les tâches qui lui sont confiées avec beaucoup de rigueur et d’assiduité. Elle n’a jamais failli à son devoir, fidèle jusqu’au bout.
Ces derniers temps, elle avait l’humilité de demander les petites choses du quotidien, acceptant les défaillances de sa mémoire.

Douée d’une forte personnalité, très énergique, elle n’a jamais voulu imposer aux autres ce qu’elle pouvait faire, allant même parfois au-delà de ses forces.

En communauté, Marguerite est une sœur agréable, aimant rendre service, aimant plaisanter et déclencher le rire. Elle racontait ses anecdotes avec tant de sérieux que nous devions être très attentives pour déceler ce qui était réel.

Sa force, elle la puisait sans nul doute dans la prière personnelle. Elle passait de longs moments devant le Saint Sacrement à la chapelle ; et pour rien au monde elle n’aurait manqué la prière communautaire à laquelle, elle tenait beaucoup.
Elle avait toujours le souci de demander s’il y avait quelque chose de spécial dans la journée.

Marguerite, ton départ trop rapide nous a surprises et nous touche beaucoup ; tu as été si présente parmi nous jusqu’au dernier moment que nous avons du mal à réaliser ton départ.
Maintenant que tu as rencontré le Seigneur, ne nous oublie pas auprès de Lui.
Avec toi, nous rendons grâce au cours de cette Eucharistie pour ta longue vie toute donnée au Seigneur et aux autres.

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