Sœur Anne est née à Vieillevigne, Loire Atlantique, le 3 octobre 1920, dans une famille chrétienne d’agriculteurs où elle a grandi avec ses quatre frères et sœurs. Sœur Anne est décédée le 3 Novembre à la Ste Famille.
Sœur Anne était proche de sa famille, frères et sœurs, bien sûr, mais aussi neveux et nièces, en particulier de son filleul, Jean-Yves. Sa sœur aînée, Marie-Josèphe, sera religieuse chez les sœurs franciscaines de Saint-Philibert de Grand ’lieu. A vous tous, nous exprimons toute notre sympathie.
Léonide se sent attirée par la vie religieuse contemplative cloîtrée. Le 16 juillet 1942, elle entre à la Communauté de l’Action de Grâce, à Mauron et prend l’habit en 1943. Pour raison de santé, elle retourne dans sa famille en 1945, puis revient à la Communauté en 1947. Le 21 juin 1949, elle fait sa Profession religieuse.
Déjà initiée aux travaux d’aiguille, elle excellait en broderie. Ce sera son emploi principal pendant une dizaine d’années, un travail qui, à l’époque, aidait la communauté à vivre.
Dès 1961, suite au décès subit de la Prieure, puis de son Assistante, quelques mois plus tard, Sœur Anne est appelée à assurer la responsabilité de Prieure et, en même temps, d’Econome. Elle s’en acquitte avec énergie et audace, compétence et prudence, cherchant toujours à se tenir au courant des affaires, des changements à opérer. Très vite, sur les conseils de l’Evêché, elle s’emploie à la création de l’Association, « Amis de l’œuvre de l’Action de Grâce ». Avec le soutien de cette Association, pour améliorer les conditions de vie des Sœurs, Sœur Anne entreprend des travaux d’aménagement dans la maison : achat de matériel pour la buanderie et pour le jardin. Personne de relation, elle a toujours eu à cœur de faire travailler, en priorité, les artisans du pays.
Avec le Concile Vatican II, plusieurs adaptations seront mises en route : organisation de la chapelle en lien avec la liturgie renouvelée, suppression des distinctions entre sœurs converses et sœurs de chœur au plan de l’habit, du travail, de l’organisation des temps de prière.
Dans les années 1965, les vocations se font rares et déjà se pose la question de l’avenir. Des démarches près d’Instituts à vocation contemplative, en vue d’une union ou d’une fédération, restent infructueuses. En 1967, Sœur Anne confie à la Communauté ce à quoi elle pense : une union avec une Congrégation de vie apostolique. Après un temps de surprise, l’idée fait son chemin… Nous connaissions un peu Kermaria. Le 8 septembre 1967, Sœur Anne écrit à Mère Pauline, Supérieure générale, demandant si une telle union était possible. La réponse, par retour de courrier est positive, Mère Pauline y pensait elle-même. Pour nous, ce fut comme un signe de l’action de l’Esprit-Saint : le chemin à suivre était là. Restait une question et non des moindres : « Comment cela va-t-il se faire » ?
Après de nombreuses rencontres et démarches, l’Union est définitivement approuvée par Rome le 21 novembre 1970, reconnaissant l’entraide fraternelle en différents domaines. Cela nous a permis de vivre encore une trentaine d’années à Mauron jusqu’à la prise de décision de quitter les lieux pour être accueillies à la Maison-Mère à Kermaria en 2002. Sœur Anne a vécu ce passage avec toutes les forces vives qui lui restaient et il fallait l’entendre raconter tous ces événements avec lucidité et enthousiasme. Tout cela était porté dans la prière, les heures d’adoration, avec une grande confiance et persévérance puisées à la source de la parole de Dieu, de l’Eucharistie et avec le soutien des personnes proches de la Communauté.
Sœur Anne aimait beaucoup sa sainte Patronne. Tant qu’elle a pu sortir au jardin, elle allait tous les jours prier près de la statue de Sainte Anne.
Si, ces dernières années, ses forces physiques diminuaient, son esprit restait encore vif et elle comptait bien ne pas avoir besoin d’aller à la Sainte-Famille. Mais, un jour, il a bien fallu en arriver là. Après une première réaction très vive, elle s’est apaisée et a accepté cette réalité en ce 2 juillet 2019. Puis ce fut, quelques mois plus tard, l’entrée à l’unité de vie protégée, bénéficiant des soins et de toute l’attention du personnel soignant.
Sœur Anne, au cours de tes dernières années, je fus témoin de ta lutte pour vivre, pour tenir bon, comme tu le disais souvent. Tes paroles, tes réactions révélaient la femme que tu as été. A travers les « brouillards » de ces derniers temps tu as gardé ta forte personnalité, ta dignité. Merci à Dieu pour ta longue vie, vie donnée et reçue. Merci pour ce chemin, 65 années de joies, de peines vécues ensemble et pour la grâce d’avoir pu t’accompagner en ton dernier passage, en cette Eucharistie.
Repose dans la paix et la lumière de Celui que tu as cherché et aimé dans la Foi.
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