« Ma vocation était de faire croître le Royaume de Dieu
et l’amour entre les Soeurs. »
Marie Thérèse OLIVIERO (Soeur Marie Saint Lin) est décédée le 5 mai 2023 à la Ste Famille de Kermaria à l’âge de 99 ans, dont 79 ans de vie religieuse.
Ses obsèques ont été célébrées le mardi 9 mai 2023 en la chapelle de Kermaria.
Nous adressons notre sympathie à la famille et prenons part à sa peine.
Marie-Thérèse est née à Berric, près de Questembert, le 15 avril 1924, de parents cultivateurs. Sa ma-man décède à sa naissance. Elle sera néanmoins chérie par ses tantes puis, par la nouvelle épouse de son père.
Elle entre dans la Congrégation des Filles de Jésus à 20 ans, et, à sa Profession Religieuse , prend le nom de Soeur Marie Saint Lin.
Marie-Thérèse commença , de 1944 à 1950, à donner des soins infirmiers à domicile sur les communes de Querrien et Baud ainsi qu’à la clinique de Quimperlé. En 1952, après un temps de formation professionnelle, elle obtient son diplôme d’infirmière et reprend son service à Baud puis à Lorient dans le quartier de Kéryado.
Dans les années 60, elle oeuvre à l’orphelinat Saint Michel de Priziac pendant 9 ans. Elle y est frappée par la grande pauvreté et le manque d’hygiène.
Avant son départ pour l’Amérique Latine, elle étudie la médecine tropicale à Anvers en Belgique puis s’embarque pour la Colombie où les Filles de Jésus sont présentes depuis 3 ans. Deux années après, elle revient en France pour un temps de formation spirituelle et pastorale. De retour en Colombie, elle reprend son service d’infirmière et anime la pastorale des malades pendant 12 ans à Bogota.
Des Soeurs colombiennes partagent leurs souvenirs :
- Marie-Thérèse était une Soeur toute donnée, généreuse, dotée d’un grand sens de l’humour, plus exigeante avec elle-même qu’avec les autres.
- Grande infirmière, elle vivait avec passion son service des malades, toujours à leur écoute.
- Elle visitait les gens simples des différents quartiers où elle a vécu, toujours prête à rendre ser-vice, attentive aux plus pauvres. Elle ne laissait jamais personne partir sans avoir essayé de trou-ver une solution à leurs problèmes.
- Elle est entrée dans la culture du pays de manière tellement simple ! Elle était du peuple, a ap-pris sa langue. Elle comprenait les situations et donnait son appui aux gens pour qu’ils puissent vivre dignement, surtout dans le domaine de la santé. On l’appelait « la doctora »
- Elle savait parfois recourir à la médecine traditionnelle pour ses patients et pour elle-même, se laissant soigner, faisant confiance aux moyens simples. Dans les mains des pauvres, elle voyait les mains de Dieu qui la soignaient.
A l’issue de ses 12 années à Bogota, Soeur Marie-Thérèse est invitée à une année de pause , à l’Institut de formation doctrinale et pastorale à Angers avant d’être envoyée pour un nouveau cycle de 12 ans en Colombie. Cette fois, c’est loin de la capitale : Yacopi, Landazuri, Villavicencio. Toujours proche des gens, elle pouvait les aider et former des groupes de partage de la Parole de Dieu ou autres thèmes de réflexion. A plus de 70 ans, elle parcourait encore montagnes et vallées, lieux d’accès difficiles, pour apporter le message de Jésus dans les endroits retirés.
A 73 ans, en 1997, Soeur Marie-Thérèse revient en Bretagne, dans la communauté de Ploërmel. Cela ne dure qu’un an car on lui demande de repartir pour 3 ans à la Maison Provinciale de Bogota puis à Villavicencio pour travailler en Pastorale. Elle passera aussi quelques mois au Honduras pour étoffer une communauté réduite. Elle y sera d’un grand soutien.
L’âge avançant, Marie-Thérèse rentre définitivement en Bretagne en 2006, à 82 ans, tout d’abord à la communauté Notre-Dame de Joie à Kersorn, puis à Locqueltas avant de rejoindre Kermaria à la communauté Pierre Noury puis à la Sainte Famille en 2021.
Des Soeurs qui l’ont connue la décrivent comme une Soeur très joyeuse, faisant rire autour d’elle des personnes qui oubliaient en peu leur souffrance. Elle était très attachée à la prière personnelle et communautaire, fidèle à l’Eucharistie . Elle avait une grande dévotion à Marie. Son chapelet ne la quittait jamais. Elle aimait beaucoup la Congrégation, s’intéressait à tout ce qui s’y passait . Pendant les longues années de sa retraite, elle est restée ouverte aux événements du monde :par la lecture, la télé… Elle appréciait aussi beaucoup les visites, celles des Soeurs et celles de sa famille. Elle éprouvait beaucoup de joie lorsque ses neveux et nièces venaient la voir…
A la fin de sa vie, Marie-Thérèse s’est exprimée ainsi : « Ma vocation était de faire croitre le Royaume de Dieu et l’amour entre les Soeurs. »
Merci Marie-Thérèse et repose dans la joie de Dieu !
Gracias Teresa Oliviero por todo el legado que nos dejó en América Latina, especialmente en Colombia.
Su testimonio a través de la cercanía y su celo misionero, es una huella que ha quedado sembrada en muchos corazones.
Teresita nos queda tu gran sentido del humor con el cual cautivabas y dabas testimonio de que seguir a Jesús es un camino de alegría y creatividad. En el cielo te contemplo dejando huellas en la tierra.