Sœur Solange est décédée le 2 mars 2015 à l’hôpital de Vannes à l’âge de 86 ans dont 67 années de vie religieuse.
Mot d’accueil
L’annonce du décès de Sr Solange a suscité la surprise et beaucoup d’émotion…parmi nous d’abord ici à Kermaria, dans sa famille, et au-delà de la Bretagne même. Par ses différentes obédiences, Solange était bien connue en effet, et combien appréciée !
Après une journée douloureuse dimanche dernier, elle nous a quittées, dès le lendemain, à l’Hôpital de Vannes, emportée par un mal (une maladie rare) qui gagnait de plus en plus de terrain et qui a éprouvé ses dernières années. Elle venait de célébrer son anniversaire la veille, en communauté et avec sa sœur et sa nièce. Une belle et bonne journée qui l’avait laissée heureuse, même si très fatiguée. Que sa famille, qui comptait beaucoup pour elle, et ses amis qui lui avaient envoyé des vœux d’anniversaire, soient réconfortés de lui avoir donné cette dernière joie.
Solange était née à Pluméliau, le 28 février 1929, dans une famille de cultivateurs. Elle était la 3ème de 4 enfants. Sa sœur, son frère et sa belle-sœur sont là, présents aujourd’hui, avec de nombreux neveux et nièces. Nous leur disons notre sympathie et notre communion dans la prière.
En religion, sous le nom de Sr Marie Célinie, Solange avait fait profession le 2 février 1948. Ses tout débuts dans la vie religieuse la conduisent, toute jeune et très gaie, dans le Finistère (à Rédéné, puis Tréméven) comme surveillante de pensionnat et aide-infirmière… De retour dans le Morbihan, c’est Kermaria qui sera son lieu de mission durant 14 années. Chauffeur… Réfectorière…Pannetière…Commissionnaire, elle verra passer plusieurs générations de postulantes et de novices qui n’ont pas oublié sa serviabilité souriante.
Puis, c’est un grand saut qui l’amène à la Capitale : le Bd Péreire, St Cloud… Ces noms connus de toutes les Filles de Jésus. Pendant 11 ans, Solange sera au service du Conseil général, des Sœurs missionnaires arrivant d’Afrique et d’Amérique, et des Sœurs du Canada, de Belgique, d’Angleterre, de passage à Paris… Comme chauffeur, elle était devenue quasi indispensable ! Elle aimait Paris, elle aimait conduire à Paris, aussi étonnant que cela puisse paraître… Et elle y réussissait fort bien, pour le bonheur et la sécurité de toutes.
Une autre grande étape dans sa vie sera Le Thieulin (en Eure et Loire) : 14 ans aussi dans cette maison du diocèse de Chartres, où son accueil, ses services et ses attentions permettaient aux uns de se reposer (à commencer par l’évêque du lieu, Mgr Perrier), aux autres de faire retraite, de se réunir ou de réfléchir individuellement ou en groupe, dans les conditions les plus favorables.
En 1997, elle est à nouveau dans le Finistère, à l’évêché de Quimper, pour 8 ans. Avec quelques Sœurs, elle assurait, là aussi, l’accueil et les tâches domestiques. Mgr Guillon et les Vicaires généraux lui étaient restés très reconnaissants. Elle recevait encore régulièrement le bulletin du Diocèse.
En 2005, retour dans le Morbihan, à la communauté de Locqueltas. Bientôt, les effets de son mal se font sentir et elle doit ralentir son rythme et ses activités, ce qui lui sera parfois difficile à accepter… Pourtant, les personnes croisées sur son chemin lui faisaient spontanément confiance, lui parlaient de leurs soucis et devenaient souvent des amies.
Pour Solange, son désir profond, sa mission, telle qu’elle la concevait, était : accueillir, servir… rendre service. D’une disponibilité sans limite, 24 h sur 24 littéralement, elle ne se ménageait pas – pas assez sans doute – agissant toujours de bon cœur, discrètement, mais avec efficacité. Elle a marqué en particulier les maisons d’accueil où elle a séjourné. Tout en restant simplement elle-même, sans prétention, elle mettait tout en œuvre pour créer un climat fraternel et chaleureux.
Ce qui lui a toujours coûté par contre dans sa vie religieuse, c’était les réunions où il lui fallait s’exprimer, partager, les « discours », en général, comme elle disait. Cependant elle y allait, au nom du devoir et de l’obéissance, et de son souci de ne pas se séparer de la communauté.
Sa force, son courage et la délicatesse de ses attentions aux autres, elle les puisait dans une foi profonde, une prière …dès le lever du jour, et souvent, du moins à une certaine période, avant le lever du jour ! Prière simple, centrée sur les mystères du Christ auxquels étaient associés la Vierge Marie et St Joseph.
C’est à eux que nous remettons maintenant notre Sœur, confiants qu’elle entendra la parole : « Venez, les bénis de mon Père… Ce que vous avez fait au plus petit, c’est à moi que vous l’avez fait…. ». Merci, Solange, pour le témoignage de vie religieuse que tu nous laisses. Si le mal t’a défigurée ces jours-ci, le Seigneur, lui, va maintenant t’entraîner dans son mystère de Transfiguration, de Résurrection…
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