Sœur Philomène est décédée le 29 avril 2015 à la Sainte Famille de Kermaria à l’âge de 93 ans dont 71 années de vie religieuse.
MOT D’ACCUEIL
Philomène Quénot, Philo comme nous l’appelions volontiers, est née à Taupont, le 7 octobre 1922 dans une famille qui a compté 4 enfants.
Après l’obtention de son brevet élémentaire en 1939, elle a enseigné 3 ans avant d’entrer au postulat à Kermaria en 1942. Elle fait profession sous le nom de sœur Marie Saint Raymond le 4 août 1944, jour de la libération de Locminé. Ces deux années de noviciat, pendant la guerre, ont été vécues par elle et ses compagnes, dans une ambiance particulière, marquées par des restrictions, de l’inquiétude pour leurs familles dont elles étaient séparées et parfois sans nouvelles.
Jeune professe, elle étudie pour le monitorat familial. Munie de son diplôme, elle exerce sa profession 12 années à Pont-L’Abbé et ensuite 4 années à Riantec. A partir de 1962, ayant acquis le professorat rural, de Guémené / Scorff, elle rayonne dans quelques communes pour des cours ambulants, enseignant la théorie, mais aussi la pratique, comme la cuisine.
Son savoir et sa compétence furent très appréciés des jeunes du milieu rural, ainsi que sa spontanéité, ses contacts faciles. Elle semait la joie où elle passait et on en garde un très bon souvenir.
En 1971, jusqu’en 1980, à Angers, elle est chargée d’un Foyer de jeunes filles étudiantes. Accueillante et dévouée, Philo les écoutait, cherchait une solution à leurs problèmes, s’efforçant toujours de dédramatiser les situations tendues avec son grand sens de l’humour. Elle continue cette même mission d’accueil au centre spirituel des Jésuites à Penboc’h pendant 7 ans. Là aussi, elle faisait la cohésion dans le groupe des sœurs, tant par ses qualités d’organisation, que par son dynamisme et son humour. Avec les personnes de la Maison ou de passage, elle trouvait les mots pour remonter le moral.
En 1987, vient le temps de la retraite professionnelle. A Rennes, rue de Châteaudun et boulevard Magenta, elle assure différents services. Elle développera le groupe Retraite et Mission qui rassemble les jeunes et moins jeunes sœurs retraitées de la Vice Province. Il faut garder et entretenir son esprit et son corps. Philo, présidente du groupe, avec ses collaboratrices, va y travailler en variant les activités sérieuses et distrayantes. L’année se clôture par une promenade de quelques jours, avec découvertes du pays agrémentées d’histoires, de rires et de chansons. Que de bonheur vécu en ces circonstances ! En 1997, Philo se rend à la communauté de Miniac-Morvan et en 2005, les problèmes de santé augmentant, c’est Ker-Armel en Ploërmel qui la reçoit. Six ans plus tard elle rejoint la Maison Sainte Famille à Kermaria.
Philo a beaucoup aimé sa famille, a su aider les siens selon leurs besoins et partager leurs peines très concrètement.
Il faisait bon vivre avec elle. Dès le matin, elle avait un visage rayonnant. Sa joie communicative, son humour sans faille empreint d’une réelle finesse créaient spontanément une ambiance de fraternité, un climat vitalisant pour toute personne qui l’approchait. Que de sourires n’a-t-elle pas fait naître sur les visages rencontrés, visages de jeunes et de moins jeunes !
Philo savait ouvrir son cœur pour accueillir l’autre, tout autre, sans « a priori »…Elle aimait les fêtes, les sorties, les parties de belote, sans oublier le « foot ». Elle était aussi sérieuse, surtout dans son travail accompli avec soin.
Ses engagements en paroisse lui tenaient à cœur, surtout ceux concernant les personnes âgées, souffrantes, en difficulté. A Miniac-Morvan, elle a participé à l’animation du M.C.R. préparant activement chaque réunion de la campagne d’année avec une autre personne susceptible de prendre le relais. Sa simplicité gagnait les cœurs. Attentive aux événements du monde, elle les portait dans sa prière personnelle et communautaire.
Philo a connu bien des problèmes de santé, mais ses dernières années ceux-ci sont devenus plus graves. De nature indépendante, elle a connu la dépendance totale dans les moindres détails de sa vie. Cela l’a fait souffrir physiquement et moralement.
Les sœurs qui vivaient avec elle ou qui ont gardé des relations avec elle, les membres de sa famille ont été très peinés de la voir sombrer dans un mutisme total. Tous et toutes souhaitaient qu’elle soit consciente de la fidèle amitié de chacun et qu’elle en soit réconfortée.
Merci Philo, pour ce souffle, cette vie de joie et de fraternité, cette ouverture à tout le réel vécus en communauté avec toi.
Nous imaginons que là-haut, tu fais la joie de Dieu et de tous ceux que tu as rejoints…
Dans cette Eucharistie, nous rendons grâce au Seigneur.
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