Sœur HEMONET Virginie (Anne Marie du Divin Cœur) 1931- 2014

Sœur Virginie est décédée le 14 juin 2014 à la Maison Mère, Saint Joseph de Kermaria à l’âge de 83 ans dont 65 années de vie religieuse.Hemonet Virginie

Mot d’accueil

C’est Virginie HEMONET qui nous réunit cet après-midi dans cette chapelle de Kermaria.

Virginie est décédée paisiblement, samedi14 juin en début d’après-midi. Revenue malade du Cameroun, en octobre 2011, elle est accueillie à la communauté Sainte Angèle.

Virginie est née le 13 juin 1931, à Melrand, dans une famille de petits agriculteurs. Elle est la deuxième enfant dans une fratrie de six qui comptera trois garçons et trois filles.

A vous : ses frères, sœur, belles-sœurs, neveux et nièces qu’elle aimait beaucoup et qui l’avez si bien accompagnée pendant sa maladie, nous disons toute notre affection et notre sympathie.

Virginie ira à l’école à 9 ans. Douée d’une intelligence vive, elle décrochera néanmoins son certificat d’études 14 ans. Elle reste ensuite deux ans à la maison, dans l’obligation d’aider ses frères et sœurs.

A16 ans, elle entre au Postulat de Kermaria et fait profession religieuse le 4 août 1949.

Ses premières obédiences la conduisent à Saint Nolf, puis à Plouray. C’est à Quimper qu’elle obtient son diplôme d’infirmière en 1961.

Puis elle est envoyée à Baden où elle exerce son métier, à domicile, chez les marins dont elle a apprécié les cadeaux et particulièrement les seaux de poissons.

En 1965, Virginie, tu te portes volontaire pour le Cameroun et ta disponibilité te fera durer là-bas 45 années, interrompues par un séjour de trois ans au Bouëtiez et un de deux ans à l’Ecole de la Foi à Fribourg.

Tu commences ta vie d’infirmière de brousse en fondant le dispensaire de Bibey. Là, tu dois faire face aux grands besoins avec des moyens rudimentaires : affronter un milieu hostile, t’habituer à l’alimentation,au climat, aux difficultés de transports, de langue, de communication, bref, t’adapter à une nouvelle culture. Pendant ton long séjour, au Cameroun, tu assures des postes difficiles à Djong, à Almé, où tu dois prendre seule des décisions lourdes de responsabilité dans l’exercice de ta profession. A Nkol-Nkumu et surtout à Karna, tu as le souci de préparer l’avenir pour les sœurs africaines.

Avec les malades, tu es toujours accueillante, disponible et efficace. Par une écoute attentive, par ton sourire, tu suscites la confiance et les patients repartent rassurés et réconfortés, au point qu’ils te surnomment « Docta Manga » ce qui veut dire « Grand Docteur en langue fufuldé.

C’est vrai, Virginie, tu es petite de taille mais combien grande par tes qualités et tes compétences.

Au Cameroun, en communauté, tu es une compagne agréable, pleine d’humour qui ne dramatise pas les situations, mais qui apporte plutôt une note d’optimisme. Tu termines souvent tes propos en disant « allez, pas d’histoire ! », ce qui détend l’atmosphère, phrase que continue à utiliser l’une ou l’autre sœur africaine qui a vécu avec toi.

Quant à nous, ici à la communauté Sainte Angèle, tu nous as surtout impressionnées par ton courage, ta discrétion. Tu n’as jamais fait peser ta maladie sur ton entourage. Jamais une plainte !! Jusqu’au bout, tu as pris part à tout ce qui fait la vie de la communauté, assurant les petits services que l’on te demandait.

Très ouverte sur l’actualité, tu nous partageais ce que tu avais lu ou entendu.

Ton amour de la nature, tu l’as vécu jusqu’au dernier moment en te forçant à te promener dans les allées du jardin : tu aimais contempler les beautés de la création, admirer les fleurs, écouter les oiseaux. Certes, les jardins de Kermaria ne ressemblent pas au lever du soleil près de la petite église de Karna… mais ils ont aussi leur charme que tu as su apprécier et dont tu rendais grâce à Dieu.

La prière avait une grande importance pour toi. Tu y puisais ta force. Avec quelle fidélité tu as participé aux prières communautaires et donné du temps à la prière personnelle !

Quelques heures avant de mourir n’as-tu pas répondu à une sœur « Va prier, il n’y a que ça qui compte »

Virginie, partout où tu es passée, tu as su aimer et te donner sans compter. Nous gardons de toi, le souvenir d’une sœur pacifique et pacifiante, t’oubliant toi-même, toujours tournée vers les autres.

Au cours de cette eucharistie, nous rendons grâce pour ta vie offerte au Seigneur. Unies à nos sœurs d’Afrique, nous poursuivons notre route et comme l’on dit là-bas : « on est ensemble »

 

 

 

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