Sœur Gilberte Bozec (28 août 2018)
C’est aux premières lueurs du matin, dimanche, que notre sœur Gilberte s’en est allée vers la maison du Père, après plusieurs mois éprouvants. Elle avait 94 ans.
Gilberte est née le 4 décembre 1923 dans la presqu’île de Gâvres, un milieu où les sujets de conversation courante étaient la mer, la pêche et les poissons…Et aussi les va et vient du bateau qui reliait Gâvres à Port-Louis et à Lorient. Tous les jours, Monsieur Bozec prenait ce bateau pour se rendre à l’Arsenal de Lorient où il travaillait et où il allait rencontrer la mort, encore tout jeune, sous les bombardements. Avec sa mère et son jeune frère, la vie, pour Gilberte allait continuer au sein d’une population très marquée par la guerre et l’occupation.
Entrée à Kermaria en 1946, et après avoir fait profession en 1948, sous le nom de Sœur Monique du Sacré-Cœur, Gilberte est très tôt orientée vers l’enseignement technique, branche commerciale. Après plus de 20 ans au Sacré-Cœur de Ploërmel, elle est envoyée à Notre-Dame de la Paix à Lorient pour 6 ans, jusqu’en 1980.
Les années suivantes, elle se retrouve dans les services de l’économat et de la comptabilité, à la Province de Rennes. Après un séjour de 6 ans à Paris-Vanves auprès des Jésuites, et un service de comptabilité à l’organisme ATD-Quart Monde, elle revient en Bretagne, à Vannes. On lui fait appel dans l’équipe des pèlerinages où elle est appréciée pour ses compétences financières et organisatrices.
Après quelques années à Quimper, les dernières années de sa vie s’écouleront plus paisiblement à Locminé, Guidel et enfin Kermaria.
Gilberte avait le caractère bien trempé de son pays d’origine, souvent affronté au vent du large et aux tempêtes. Mais, sous une apparence un peu rude et des réparties souvent abruptes, on pouvait deviner une grande sensibilité et un fonds d’insécurité qui s’accentuera ces dernières années.
Femme de devoir, enseignante exigeante, mais droite et juste, elle se révèlera une gestionnaire rigoureuse, fidèle à se convictions et à ses relations. Sa force, au long des jours, elle la puisait dans sa foi, discrète mais profonde et en un Dieu bon et patient. Patience dont elle reconnaissait manquer elle-même ! Jusqu’au bout, elle sera fidèle aux prières communautaires et surtout au chapelet.
Nous la confions donc maintenant à la Vierge Marie et aussi à l’intercession de sa patronne, Sainte Monique que nous fêtions hier, et dont nous fêtons aujourd’hui le fils Saint Augustin.
Gilberte, repose en paix. Il est terminé le temps de l’épreuve ! Va vers notre Dieu qui est Tendresse et Miséricorde.
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