Simone FOLIARD est née à Remungol le 25 janvier 1917 dans une famille de cultivateurs de six enfants dont deux deviendront F.J. Un autre de ses frères, Maurice sera prêtre en Indochine et c’est là-bas, que suite à un accident, il décèdera.
En 1917, l’année de sa naissance il faisait très froid et pour son Baptême, elle a été bien emmaillotée dans une couverture car il fallait emprunter les fossés pour éviter les chutes sur le verglas. Arrivée au bourg craignant pour leur protégée bien fragile, la marraine lui frotte le nez avec un glaçon pour la ranimer. C’est que le froid conserve. Était-ce le signe prémonitoire d’une longue vie?
Elle avait fêté ses cent ans le 25 janvier 2017 entourée de ses consœurs, du personnel de l’Etablissement, de ses neveux et nièces cousins et cousines et plusieurs de leurs descendants.
Quatre heureuses années se sont paisiblement écoulées depuis lors pour Simone à la Communauté Mère sainte Angèle et en tout dernier lieu à la Communauté de Pierre Noury.
Entrée au postulat à Kermaria en septembre 1934 Simone fait ses premiers vœux le 4 août 1936 sous le nom de Sœur Saint Jacques.
Elle entreprend ensuite une longue carrière d’enseignante pendant 32 ans, principalement dans les écoles du Nord-Ouest du département. Elle commence dans les classes de cours élémentaire et cours préparatoire à Kernascléden, Inguiniel, Neulliac et Pontivy.
Elle enseigne ensuite, à Guémené-sur-Scorff et à Vannes auprès d’élèves en difficulté.
Elle dira elle-même « j’adorais l’enseignement ». Elle s’y est beaucoup investie n’hésitant pas à travailler toute la journée du dimanche pour préparer ses cours. Elle était proche de ses élèves et les jeunes le lui rendaient bien. Pour preuve, ce groupe de collégiens de Guémené rouspétant un jour après leurs professeurs et près d’eux, d’autres jeunes des classes de transition qui leur répondent :
« Oui, mais Mère Saint- Jacques nous aime bien ! »
A cinquante-cinq ans, Simone souhaite prendre une autre orientation de vie. C’était en 1972. Après une année de formation à la pastorale rurale chez les prêtres de la mission de France, elle quitte la Bretagne pour prendre la direction de la Creuse où elle a travaillé comme aide-ménagère pendant six ans. C’est une vie et un travail que Simone a aimé, dans un milieu rural. Elle aimait rencontrer les gens chez eux dans leur maison Revenant en Bretagne, Simone poursuit ce travail d’aide-ménagère à Plozévet pendant une année.
Puis en 1980, arrive le temps de la retraite professionnelle. Simone va assurer le rôle de maitresse de maison à Quimper chez les Vicaires généraux avant de partir en Ille et Vilaine. A Rennes, elle œuvre plusieurs années auprès d’une population étrangère venue d’Asie dont plus d’une dizaine de milliers sont en France : les Hmong C’est un peuple errant rejeté d’un pays à l’autre. Elle entretient des liens forts avec cette communauté au point de devenir la marraine d’une petite fille nommée Blandine.
En 1993, la congrégation lui demande de partir à Nice dans la communauté qui est au Foyer Pauliani. Elle y reste neuf années jusqu’à la fermeture de la communauté et revient en Bretagne en 2002, à 85 ans, à Guidel.
Simone, ton histoire de vie nous montre un beau et long parcours de ces étapes où tu es restée présente à ta famille Tu connaissais la vie des uns et des autres. Tu les as marqués par ton ouverture sur le monde, tes nombreuse lectures et si diversifiées. Aujourd’hui ils sont là pour te remercier d’avoir été ce maillon fort entre tous.
En communauté comme parmi tes amis, on apprécie ta compagnie, ta proximité au quotidien ainsi que ta discrétion. Ta bienveillance dans les relations et ton souci de reconnaître à chacun son talent. Ainsi, par exemple une sœur a témoigné de cette reconnaissance qu’elle a reçue de toi alors qu’on la dévalorisait. Tu as été fidèle dans les amitiés, dans les relations proches ou lointaines.
Tes sœurs et le personnel soignant apprécient ta gentillesse, ton caractère de battante, ton humour, l’humour d’une personne qui sait rire et sourire, y compris d’elle-même, qui ne dramatise pas, qui sait être libre et à l’aise même dans les difficultés de la vie.
Tu aimais lire les psaumes et relisais ta journée à partir du Psaume 144 :
« Que tous les jours, je chante tes louanges, et que toute personne te bénisse toujours et à jamais.”
Simone, tu nous quittes en ce temps de Noël un peu avant tes 105 ans.
Repose maintenant dans la paix éternelle de ton Sauveur et Seigneur.
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