Célébration d’action de grâce pour la vie du père Le Cunff

Aumônier de la Maison Mère des Filles de Jésus de Kermaria de 2010 à octobre 2021, le Père Emmanuel Le Cunff est décédé le 2 novembre 2021. Pendant la célébration d’action de grâce, Sœur Marie-Thérèse Quéré a fait revivre le charisme du Père.

Présentation

Dans sa lettre aux Romains, saint Paul nous présente sa mission de service comme dirigée principalement aux personnes non-juives. L’extrait que nous allons entendre a été retenu, aujourd’hui, pour la liturgie de la messe. Nous savons combien il était important pour le P. Le Cunff, dans le cadre de la célébration des obsèques des Soeurs, d’utiliser le plus possible les textes du jour.

 

C’est ce texte, emprunté à la liturgie de ce vendredi, qui nous a donc donné tout naturellement des pistes de réflexion pour célébrer, dans l’action de grâce, son «passage» de 11 ans parmi nous. Pour en remercier le Seigneur, nous retenons trois principaux aspects de sa personne, qui transparaissent dans cet extrait du chapitre 15 de la lettre de saint Paul aux Romains.

 

 

Encouragement et regard positif sur les personnes et les communautés.

Un des aspects qui apparaît en premier lieu, c’est le regard que l’apôtre porte sur les communautés chrétiennes nées de la première évangélisation : «Je suis convaincu que vous êtes plein de bonnes qualités, remplis de toute connaissance de Dieu et capables aussi de vous reprendre les uns les autres». Comme chez saint Paul, nous avons senti chez le P. Le Cunff cette capacité à discerner tout le positif qui existait à son arrivée dans le lieu qu’il avait rejoint comme pasteur.

 

Nous voulons remercier le Seigneur de ce don qu’il avait reçu et cultivé, qui lui permettait de se faire proche, avec une remarquable simplicité, de chaque personne rencontrée et des différents groupes communautaires dans leur caractère spécifique. Il n’était pas venu d’abord pour remettre en place ce qu’il n’allait pas, et même s’il n’était probablement pas toujours d’accord avec toutes les manières de faire déjà établies, ce regard d’emblée positif lui permettait de suggérer quelques possibles changements.

 

Nous méditons un moment dans l’action de grâce ce qui, à n’en pas douter, a été l’œuvre de Dieu en lui et nous en rendons grâce.

 

Celui qui aime a déjà franchi la mort

rien ne pourra le séparer du Dieu vivant

Jo Akepsimas. Mannick

Audace «dans l’Esprit», prudence et persévérance, légitime fierté.

 

Un deuxième don reçu par l’apôtre Paul pour mener à bien sa mission se révèle dans les lignes qui suivent : «Je vous ai écrit avec un peu d’audace, comme pour raviver votre mémoire sur certains points… La grâce que Dieu m’a donnée, c’est d’être ministre du Christ Jésus avec la fonction sacrée d’annoncer l’Evangile de Dieu… Je mets donc ma fierté dans le Christ Jésus, pour ce qui est du service de Dieu. Car je n’oserais rien dire s’il ne s’agissait de ce que le Christ a mis en œuvre par moi, par la parole et l’action…»

Comme de saint Paul, nous pouvons dire du P. Le Cunff qu’il était pétri de la Bonne Nouvelle du Christ et ce qu’il disait, en particulier dans ses homélies, mais aussi lors des rencontres quotidiennes, était le reflet de sa suite de Jésus, qu’il manifestait par ses gestes et par ses paroles, dans une remarquable cohérence de vie.

 

La dernière homélie qu’il tentait de faire dimanche dernier allait, comme toujours, à l’essentiel et, s’il a dû renoncer à célébrer une dernière fois la Toussaint avec nous, c’est vraiment parce qu’il sentait ses forces le quitter. Il s’en est alors remis au Père de Jésus, ce Maître et Seigneur derrière lequel il s’était placé à tous les instants de sa vie.

 

 

C’est de cela que nous rendons grâce ensemble aujourd’hui, puisqu’il nous a été donné d’en être les heureuses bénéficiaires pendant ces onze années.

 

Si notre soif de ta lumière

nous a fait franchir la peur,

devant toi, Seigneur,

nous aurons le cœur en paix.

Serviteur, ministre du Christ, avec la puissance de l’Esprit de Dieu

 

Le dernier aspect que nous retiendrons aujourd’hui de la lettre de Paul, dans notre action de grâce pour la mission du P. Le Cunff, est celui qui s’exprime au long du texte dans plusieurs expressions déjà citées. A la mention de la personne du Christ s’ajoutent dans l’extrait deux mentions de l’Esprit-Saint, comme celui qui «sanctifie» et manifeste sa «puissance», renforçant la diffusion de l’Evangile faite par tous les baptisés, spécialement par ceux qui exercent dans l’Eglise un ministère particulier au service de l’ensemble.

 

Sans aucun doute, le P. Le Cunff a témoigné au quotidien et plus spécifiquement dans la célébration de l’Eucharistie et du sacrement de la réconciliation, combien ce rôle de l’Esprit dans l’Eglise était important pour lui. Cela ne le poussait d’ailleurs pas à se considérer comme un privilégié. Il restait le «serviteur» de ce qu’il savait beaucoup plus grand que lui et il avait privilégié cette dimension d’Incarnation qui le rendait si proche de nous, les Filles de Jésus, qui avons reçu la mission d’humaniser en «honorant l’Humanité sainte du Fils de Dieu».

 

Pour tout cela et aussi pour bien des détails dont chacune de nous a pu être témoin, nous rendons aujourd’hui grâce à Dieu.

Si notre faim de ta parole

a nourri nos cœurs brisés,

devant toi, Seigneur,

nous aurons le cœur en paix.

 

 

Nous allons maintenant réentendre le dernier passage d’Evangile de saint Marc 12, 18 – 34, que le P. Le Cunff a proclamé dans cette chapelle dimanche dernier. Il en pesait chacun des mots -ce qui était également dû à sa plus grande difficulté d’élocution-, avant d’en esquisser un bref commentaire où était mis en relief le terme «Ecoute», sur lequel il est également revenu à la fin de la messe. Ecoutons à nouveau ce passage :

 

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu

de tout ton cœur, de toute ton âme,

de tout ton esprit, de toute ta force,

tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Kermaria, France

3 Commentaires

  1. Merci à Marie Noëlle Christien pour ce beau témoignage, car c’est bien elle qui a préparé et animé cette célébration dans la chapelle de Kermaria. Elle nous a permis de ressaisir l’essentiel de la vie du P. Le Cunff. Ma nu a vécu parmi nous sa mission de prêtre jusqu’au bout. Marie Thérèse

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  2. Le père le Cunff, Manu comme l’appelaient toutes les soeurs, était vraiment un membre de la famille Filles de Jésus. Pour lui, chaque sœur était importante. De passage à Kermaria, comme beaucoup d’autres, j’ai toujours été frappée par son souci de saluer chacune, demandant le nom, la communauté s’il ne connaissait pas.
    Lors des obsèques des soeurs, il avait sa manière à lui de saluer chaque membre de la famille présent, par une poignée de main bien chaleureuse, un mot à chacun.

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  3. Je partage tout à fait votre point de vue sur les grandes qualités de Manu qui a été l’ami d’énfance à Séglien de mon papa André LE GUENNEC, parti dans mes bras en mai dernier, et son plus grand soutien dans sa maladie et sa vieillesse. Manu a partagé des moments intimes avec nous chez nous à Plumelin et a toujours su avoir la parole juste et bienveillante et porter son écoute vers les autres de manière attentive. Il me disait qu’il suivrait le départ de Papa…. Il est venu nous soutenir maman et moi depuis Mai dernier sans relâche même dans sa maladie qu’il a combattue dans la dignité et avec détermination. Manu, demain tu aurais eu 87 ans. tes paroles de réconfort , ton sourire, ton rire me manquent énormément. Tu étais l ‘Ami de Papa et mon Ami et je garde ton souvenir profondément dans mon coeur.

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