Lucie GUILLEMOT
Sœur Lutgarde Marie
1922-2020
Lucie Guillemot est née le 17 octobre 1922. Ses parents étaient cultivateurs à Querrien dans le Finistère. Après son enfance à Querrien, elle réussit son Brevet Elémentaire puis devient professeur sous contrat.
Elle entre à 20 ans dans la congrégation des Filles de Jésus, le 4 août 1942.
Lucie enseigne à Ste Thérèse de Quimper de 1942 à 1945. En 1945, elle part au Sacré Cœur de Vannes pour y enseigner le dessin et la pratique artistique. Ces fonctions seront reconduites à Ste Anne puis à Notre Dame de Vannes, jusqu’en 1967.
A cette époque, Lucie effectuera trois années d’études avec le peintre Pierre Gilles en son atelier-académie « L’Escabeau » à Rennes.
En 1967, Lucie part pour Paris, y reprendre des études de théologie et de psychologie durant 2 ans à l’institut catholique.
Après un bref passage à Quimper, Lucie repart en 1970 pour une formation de bibliothécaire et documentaliste à la Catho de Paris. L’année suivante et jusqu’en 1978, elle sera directrice du foyer de jeunes filles rue d’Arras.
C’est le moment où elle obtient le diplôme de l’école Ohara de Paris, école d’art du bouquet japonais.
Lucie revient en Bretagne en 1978, pour assurer le rôle de documentaliste à Ste Thérèse de Quimper, puis sera nommée vice-provinciale de Kermaria en 1984.
A l’heure où « les Sœurs de l’Immaculée Conception d’Auteuil ont pris la décision, dans un esprit de foi, de transplanter leur rosier dans la terre de Kermaria » *, en 1990, Sœur Lucie sera nommée à Auteuil pour vivre une année sabbatique. Elle y restera 4 ans ensuite en tant que responsable de la communauté, au moment de la fusion avec la congrégation des Filles de Jésus.
Puis Sœur Lucie vivra sa retraite de 1994 à aujourd’hui, à Vannes, à Tournai en Belgique, à Issy-les-Moulineaux, à Guidel, en enfin à la Ste Famille de Kermaria.
Voici quelques partages de ses compagnes de la communauté de Guidel, avec lesquelles elle a partagé les années 2008 à 2020, avant de venir à la Ste Famille :
– Lucie était une personne spirituelle, elle aimait le silence. Dans la prière communautaire et les partages d’Evangile, elle exprimait des pensées très profondes qui révélaient une vie intérieure profonde et très spirituelle.
Pour elle, « la liberté intérieure » était très importante.
Ce qui m’a toujours frappé chez Lucie c’était son souci de vérité.
– Elle avait un regard et un cœur ouverts à la beauté et savait rendre grâce au Seigneur. Ses dons se manifestaient dans l’appréciation d’un bouquet, d’une peinture… et dans ses réalisations. Ces dernières années, elle souffrait de ne plus voir clair.
Elle était toujours impeccable dans sa tenue, son habillement. Quand une ou deux de ses nièces venaient la voir en communauté elles la taquinaient sur sa coquetterie. Elle savait agencer les couleurs. Elle aimait l’ordre et la propreté à la salle à manger dont elle était responsable.
– Lucie était une compagne agréable en communauté. C’était une personne paisible, sereine et douce, qui aimait rire. Elle était délicate et aimait faire plaisir. Lucie aimait les visites de sa famille, de ses amis. Ce qui m’a toujours frappé chez Lucie c’était sa délicatesse, sa discrétion, sa fidélité.
En effet, elle a toujours été attentive à la peine de chacune et s’en est fait proche en l’assurant de sa prière.
Elle était d’une grande discrétion, car on pouvait être sûr que ce qui avait été partagé ne serait pas divulgué. Lucie était très discrète sur ces compagnes et n’aimait pas les critiques négatives sur aucune d’entre elles.
Sa fidélité en amitié était précieuse aussi.
Lucie s’est éteinte dimanche, le 23 novembre 2020 au matin, en toute lucidité et dans la sérénité.
Elle a rencontré le Créateur qui sous-tend la beauté de toute chose ici-bas. A Dieu Lucie, et merci.
* article « Les roses et le jardin fleuri », Les Sœurs du Conseil générale des Filles de Jésus, posté le 9 juin 2020 sur le web des Filles de Jésus.
Notre sœur Lucie est décédée à la Sainte Famille de Kermaria le 23 novembre à l’âge de 98 ans dont 78 années de vie religieuse.
Ses obsèques seront célébrées à Kermaria le 26 novembre à 14h30
Beau souvenir que me laisse Lucie. Avec elle, nous avons fait communauté pour la première fois, après la fusion des sœurs de l’Immaculée, avec deux autres sœurs de Kermaria. Ce fut une belle découverte de la vie ensemble. Son sourire, ses attentions, son approche de la vie à travers sa façon artistique, m’a beaucoup impressionnée et ouverte au monde du beau, de la peinture, et d’une façon originale mais simple de partager la vie quotidienne.
Merci Lucie de ton originalité vivifiante, tu vas t’éblouir de la beauté de Dieu alléluia !!!
Magnifique tante Lucie❤️
« La naissance n’est pas un commencement, la mort n’est pas une fin. Ce sont des points sur un continuum » selon le Docteur Kubler Ross.
Tu as toujours été présente pour ta famille, notre famille, les adolescentes de ton foyer rue d’Arras, … et pour aider celui qui en avait besoin via une présence discrète mais constante, un appel, une petite carte. Tu as toujours été proche de toute la famille… Tu prenais des nouvelles de tout le monde et en donnais. Tu étais toujours pleine d’attention dans la simplicité. Tu étais éclectique,iconoclaste, partageais tes lectures, tes conseils étaient appréciés, … Avec toi, les discussions étaient passionnantes et nous pouvions aborder sans fausse pudeur tous les sujets de la vie, … Tu étais toujours bienveillante, dans le pardon, et souhaitant toujours intégrer le discours de l’autre, sa position… C’était passionnant de visiter un musée avec toi, etc. Tu écrivais toujours de magnifique discours. 78 ans d’une vie religieuse bien remplie, tu as eu une vie comblée de rencontres, de voyages, de responsabilités assumées. Tu as été une belle personne répandant la joie de vivre autour de toi et fournissais le conseil idoine pour toujours avancer dans la vie avec le sourire. Avec toi, tout devenait simple. Ta gentillesse, ton rire cristallin, ton regard malicieux resteront toujours avec nous et gravés en nos coeurs. Je conserverai tant de merveilleux souvenirs tout au long de ces années passées sur Paris, sur Guidel,… Tu vas nous manquer.
« A la naissance, l’on monte dans le train de la vie et l’on rencontre nos parents, notre famille au sens large.
L’on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, certains descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage.
Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.
Et ils seront importants : notre fratrie, notre famille, amis, enfants, même l’amour de notre vie.
Beaucoup démissionneront, et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges.
Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoir et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu que l’on donne le meilleur de nous-mêmes. L’on ne sait pas à quelle station nous descendrons, donc vivons heureux, aimons et pardonnons.
Il est important de le faire car lorsque nous descendrons du train, nous ne devrons laisser que des beaux souvenirs à ceux qui continueront leur voyage. Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique.
Aussi, Lucie, merci d’avoir été une des passagères de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis contente d’avoir fait un bout de chemin avec toi.
Je veux te dire Lucie que je te remercie d’avoir été dans ma vie et d’avoir voyagé dans ton train.
Nous nous retrouverons un jour. A Dieu Lucie
Elle était belle à tous points de vue.. Nous avons partagé la vie communautaire à Vannes, elle l’artiste peintre et moi, l’étudiante et l’enseignante en musique au Sacré-Coeur de Vannes et je garde un très bon souvenir de Lucie. Paix à son âme.