Lors de la Journée Mondiale Missionnaire, Rachel Paquin, en mission au Honduras, mais en congé à Trois Rivières pour quelques jours, nous commente l’Evangile de ce dimanche 28 octobre, en la chapelle de Kermaria. Elle nous rappelle que nous sommes tous et toutes missionnaires, où que nous soyons.
Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus identifie bien ce qu’est la mission, son fondement et le chemin de tout missionnaire. Il pointe les attitudes qui identifient le missionnaire.
En résumé nous pourrions dire que la mission est un appel – envoie pour servir et donner sa vie au nom de Jésus. La mission se situe alors au niveau de l’ÊTRE beaucoup plus que du FAIRE.
Serviteurs du bien et du beau
Nous sommes tous et toutes missionnaires indépendamment du lieu où nous sommes et de ce que nous faisons. Nous sommes missionnaires. Nous sommes appelés à être des serviteurs, des voyants du bien, du beau, de la vie et à la faire croître. Être missionnaire selon Jésus Christ, c’est être en état de service. Ce qui ne se perd jamais en bonne santé ou la maladie…
Donner notre vie
Chacun, chacune, nous avons vécu des obédiences, des changements de lieux, des services, mais jamais ne se perd l’état de mission : nous sommes missionnaires, personnellement, comme communauté, comme Congrégation. Et notre charisme d’HONORER l’HUMANITÉ du FILS de Dieu qualifie bien notre mission de Filles de Jésus.
Vous avez passé les frontières de Trois- Rivières, du Québec et même du Canada pour servir ailleurs, pour donner votre vie.
Un départ, un lâcher prise
Pour ma part en 1974, je partais pour le Honduras à l’age de 29 ans. Ce fut un lâcher prise : famille, travail, études universitaires, lieux d’insertion, gens connus et aimés. Ce qui me motivait fut la même chose qui me motivait au Québec et me motive encore : servir et donner ma vie au milieu d’un peuple plus nécessiteux. Ce fut pour moi :
- Une nouvelle naissance.
- Une incarnation.
- Un prendre chair dans une autre culture, une autre langue, autres mœurs, autres habitudes de vie.
- Un renouvellement total, intérieur et extérieur
Pendant 28 ans j’ai travaillé en voyageant dans les aldeas, petits villages de montagne. Toutes les semaines, je partais pour 4 ou 5 jours en autobus, à pieds ou à cheval pour aller vers les gens, pour être avec eux. Mon principal instrument : la Bible, la Parole de Dieu.
Ce fut une école de croissance dans la simplicité et l’humilité.
Professeur capable d’enseigner, de parler en public etc. … j’ai eu à apprendre une autre langue ce qui demande beaucoup d’écoute, de regarder attentivement, de sentir par le dedans, de tourner la langue sept fois avant de parler en balbutiant, d’attention pour capter le verbal, le non verbal, le sens des mots, des gestes,
Actuellement j’assure avec 3 compagnes la présence a notre maison d’accueil à Tegucigalpa la capitale et je collabore avec l’Arche de Jean Vanier dans l’accompagnement et la formation des deux directeurs et des assistants,. Je fais de la pastorale dans une clinique avec option mental (présence, écoute, prière, jeux.). J’assure aussi la présidence de la Conférence des Religieux dans notre zone. Je collabore également à la pastorale vocationnelle Filles de Jésus.
Prendre ma place
La mission au Honduras et 6 ans en Colombie ont changé beaucoup de choses dans ma vie, m’a appris à relativiser :
- A prendre un rythme de vie plus aéré.
- A prendre ma vraie place, servante pour donner la vie.
- A m’ouvrir à nos différences.
- A laisser la place aux plus jeunes sœurs honduriennes, colombiennes et chiliennes.
- A croire davantage au Dieu de l’histoire qui agit
Le plus grand appui que j’ai reçu fut celui du peuple même, son accueil inconditionnel et la prière de vous mes sœurs. Être au Honduras, avec le peuple hondurien est pour moi source de vie, de dynamisme, de reconnaissance envers Dieu, le peuple, et ma vice-province qui me permet cette grâce et qui m’appuie.
Rachel Paquin, Honduras, Province Amérique Latine
Bravo! Rachel. Tu es une vraie Fille de Jésus. Ton témoignage est un stimulant pour notre propre “appel – envoi”.