Sr Anne Thirion, Provinciale France-Belgique nous donne des nouvelles de Kermaria.

 

Chaque Fille de Jésus de la Province vit ce confinement en union étroite avec nos Sœurs de la Maison Mère qui sont particulièrement bousculées par cette situation inconfortable. Toutes sont soucieuses de traverser l’épreuve de la maladie ou, du moins, l’épreuve de l’isolement dans l’espérance. Ce petit message a simplement pour objectif de nous garder en lien et de nous encourager mutuellement. Il voudrait aussi, être un merci, une action de grâces pour tout ce qui se vit de beau et de grand sur le site de Kermaria.

 

Merci au personnel

Un personnel (médecins, infirmiers, aides-soignantes, services de nettoyage) qui se dévoue sans compter au sein d’une équipe de travail coordonnée avec beaucoup de compétence par le directeur de l’association Perrine Samson, Mr de Beaulieu ses collaborateurs et collaboratrices ainsi que le docteur Daniel, coordinateur des soins. En plus des habitués, quelques intérimaires sont venus renforcer les équipes et découvrent pour une première fois ce site. Ils s’émerveillent, non seulement face à la beauté du cadre mais aussi, face à la qualité de l’accueil et l’attention des Sœurs à leur égard. Lors d’une conversation, une sœur s’exclame : « Ce n’est pas trop dur ? Je prie pour vous ! » « J’accepte…par les temps qui courent… » Certaines soignantes demeurées plusieurs jours sur place souhaitent vivement retrouver mari et enfants en bas âge. La vie de famille se voit malmenée par les événements. Néanmoins, malgré les inconforts, peu à peu des liens nouveaux se tissent entre les soeurs et le personnel.

Merci à Mme Collober

 

C’est notre maîtresse de maison qui prend en main toute la logistique. Entre autres l’organisation du service des repas en chambres assuré par des habituées qui ressemblent à de drôles de cosmonautes que personne ne peut reconnaître. Mais il y a, aussi, la distribution du linge…Et même la confection d’un carnet de jeux que chaque sœur peut compléter, seule dans sa chambre. Tout cela, en veillant au respect des règles d’hygiène et de sécurité afin d’éviter la propagation du virus.

 

Merci à toutes les Sœurs

En particulier à celles qui assurent un service en allant presque au-delà de leurs forces…. Nous pensons évidemment à Sœur Michelle Duval, Vice-provinciale, et à la Communauté « Notre Dame de Joie » mais aussi à d’autres venues des communautés extérieures. Nous n’oublions pas nos aînées, les plus fragiles et souffrantes qui doivent s’armer de patience pour vivre un Carême, ô combien plus exigeant que les petits sacrifices des années précédentes. Qu’elles soient réconfortées !

Le Père du Ciel voit dans le secret des cœurs et des confinements. Non, elles ne seront pas sans récompenses !

Des fleurs cueillies

D’ailleurs, elles expriment déjà, çà et là, des petites satisfactions… comme des fleurs cueillies avec lesquelles nous pourrions composer un joli bouquet.

 

• « Pour moi, c’est un temps de relecture de mon parcours de vie. »

 

• « Ce temps, je le vis comme une retraite qui n’était pas prévue »

 

 

 

• « Je suis étonnée de constater les ressources qui m’habitent pour faire face à ce confinement. »

 

• « J’écoute beaucoup RCF et je vais leur écrire pour les remercier des belles émissions qui nous donnent du courage. »

 

• « Je contemple la belle nature, le printemps qui renaît. Contempler c’est reconnaître la Présence de l’amour de Dieu et sa tendresse. »

 

• « Je prie beaucoup pour la congrégation, et tout le renouveau qui se vit. Je pense au noviciat international. »

 

• « Quand je suis dans la cour intérieure à marcher, je prie pour les prisonniers. »

 

• « Ce serait bien que l’on nous demande de raconter comment chacune de nous a vécu ce confinement à Kermaria en ces jours difficiles. »

 

Des signes de communion

 

D’autres s’expriment autrement que par des paroles. L’une d’elles tricote des gilets de laine pour les SDF et leur chien. Voilà bien une initiative originale. Certaines enlèvent, du linge des Sœurs décédées, toutes les étiquettes. N’est-ce pas aussi, une prière, un signe de communion entre le ciel et la terre, une façon de faire son deuil?

 

La persévérance est à cultiver car il faudra tenir jusqu’au bout, dans la confiance. Heureusement, nous ne sommes pas seules, d’autres nous ont précédées et nous tracent un chemin.

 

Sr Anne Thirion, fj, Rennes, France