Des nouvelles de Kermaria

Sr Anne, Provinciale France – Belgique, nous donne des nouvelles de Kermaria.

 

Malgré le confinement qui semble allonger les jours, le temps passe très vite lorsque l’on regarde les semaines qui se sont écoulées depuis le dernier courrier. Mais, nous imaginons le prix à payer, quand, toute la journée, il faut rester dans l’espace réduit d’une chambre qui donne l’impression d’étouffer.

Alors, ouvrons ensemble une fenêtre sur le jardin où quelques sœurs circulent, respirent profondément et contemplent cette merveilleuse nature. Nous qui ne pouvons pas accéder aux lieux, nous aimerions aller humer la bonne odeur des fleurs.

 

Des passages à vivre

Depuis notre message précédent, il y a eu des passages, oui, Pâques est venu traverser nos vies assombries et des tombeaux se sont ouverts. Plusieurs de nos sœurs ont pu quitter l’espace « Covid 19 » et rejoindre leur chambre, leur domaine personnel. C’est déjà une petite victoire. Mais attention…il faut rester prudente, garder les distances, porter son masque, utiliser le gel. Ce règlement, ô combien important, est pareil pour toutes, il est vital. Mais comme c’est dur de le respecter !

Durant les Jours Saints, tout a été mis en œuvre à Kermaria pour que des temps de célébration soit diffusés dans une grande partie des chambres. Quelle épopée ! Merci au service technique.

 

Des temps de prière retransmis

 

Depuis le Jeudi Saint, Père Le Cunff, comme les grands présentateurs radio intervient à partir de la sacristie juste auprès de la chapelle, tandis que Marie Noëlle qui anime la partie chants se trouve, dans la chapelle, avec pour seul coéquipier, Saint Joseph. Patiemment, il veille en attendant de revoir ce petit monde qui habituellement, en cours de journée, passe et repasse, venant, ainsi, lui faire une courte visite. Il sait que, dès que ce sera possible, le défilé reprendra dans une chapelle toute restaurée. Par ses interventions, le Père Le Cunff redonne un peu de souffle, d’espérance à chacune en évoquant les rencontres de Jésus avec tant d’hommes et de femmes accablés, avides de guérison, de réconfort, de consolation. Il connaît les souffrances et les attentes des unes et des autres et trouvent toujours les mots qui font du bien.

 

Du ressourcement à la Communion

 

Un autre réconfort né des gestes de solidarité : courrier, coups de fil, marques d’attention portée aux sœurs. A l’occasion des fêtes pascales, Sœur Michelle a souhaité manifester sa bienveillance à chacune des sœurs en distribuant un petit message, comme un signe d’affection au nom du Christ ressuscité. A 20 heures, aucune d’elles ne peut rejoindre, à leurs fenêtres, les gens des villes pour applaudir le personnel soignant mais néanmoins, elles lancent des bouquets de mercis chaque fois qu’un service leur est rendu et la joie est partagée.

Une de nos sœurs, Marie Jouchet, s’exprime au nom de toutes.

« Merci pour votre circulaire qui nous apporte un réconfort en ce temps de confinement. Alors que dans la nature, tout nous invite au grand air, à la joie : le soleil, les oiseaux, les fleurs, les couleurs de la vie qui renaît, il faut accepter les contraintes de l’isolement. Dans cette épreuve, nous sommes, malgré tout, favorisées. Le personnel que nous accueillons, nous offre à chaque passage, un rayon de soleil, le bonheur de vivre…les imprimés, jeux, histoires, textes divers que l’on nous donne, sont un précieux rempart contre l’ennemi. Les relations : sœurs, familles, amis (pour celles qui ont un portable…) nos courtes récréations de l’après-midi, etc…tout cela nous aide. Mais comment ne pas penser à toutes les personnes, les familles qui vivent dans l’angoisse, la peur, la maladie…Cette « retraite », non choisie, nous permet cependant de revenir à l’essentiel, à ce qui a marqué nos vies, nos chemins : celui de l’incarnation. En cette fête de Pâques, que le Seigneur ressuscité apporte à notre monde, vie, lumière et joie. Que l’espérance nous oriente vers un monde nouveau. »

Merci Marie pour ce beau témoignage qui nous donne la joie de communier à ce que plusieurs vivent intensément. Une autre s’exclame « Je n’ai jamais autant compris ce que veut dire « Honorer l’humanité Sainte du Fils de Dieu. » « Quelle chance de pouvoir bénéficier de tout ce calme, de ce repas pour nous ressourcer. « Comme sous sommes gâtées… »

Des sœurs venues en renfort expriment aussi leur reconnaissance pour la confiance accordée et l’humble service offert. Une expérience rude, unique, porteuse de sens.

 

« Nous n’oublions pas les autres communautés »

Ces quelques nouvelles de la Maison Mère nous permettent de communiquer ce que vivent les sœurs les plus dépourvues en moyens de communication mais cela ne signifie pas que nous sous-estimons ce qui se passe dans les petites communautés de la Province. Toutes sont bien présentes dans nos mémoires et nos prières. Nous savons combien les vice-provinciales sont soucieuses de prendre de leurs nouvelles et de les accompagner en ce temps d’épreuve. Merci aussi à chacune d’elles.

Seigneur, sur mon chemin d’Emmaüs, tu étais là, caché au creux de mes obscurités et je ne le savais pas….

 

Sr Anne Thirion, Rennes, FRance

1 Commentaire

  1. Grand merci pour ce récit, ce partage de ce que vivent nos sœurs. Nous communions à ce passage de chacune et nous sommes ensemble, malgré le confinement pour attendre le printemps et louer le Seigneur pour ses bienfaits sans nombre.
    Affection fraternelle,
    Ursule et mes compagnes Jacqueline Dionne et Rose-Aimée Diotte

    Réponse

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