Entrevue avec S. Agnès Miquel, f.j., qui vit sa mission dans la Vice-province de Trois-Rivières (Québec, Canada) depuis huit mois.
Agnès, cela fait huit mois que tu es au Canada, dans la Vice-province de Trois Rivières, comment vis-tu ce changement, d’abord au niveau du pays ?
Tout d’abord, le Québec me paraît être une région où le stress est moins important qu’en Europe. Cela est peut être dû au rythme de vie et de travail différent… Comme si on vivait au rythme des saisons. J’ai eu de “la misère” – comme on dit ici, à saisir le langage ; d’abord au niveau de l’accent, puis au niveau des mots et des expressions.Par exemple, l’une des expressions qui me parle plus particulièrement : « Ça vient me chercher », parce qu’elle dit bien comment les choses et les événements nous rejoignent.
Comment tu te situes avec des Filles de Jésus québécoises ?
J’ai envie de citer un vieux film français : les Trois Mousquetaires ; “un pour tous, tous pour un” ! Et je rajoute “Un pour toutes et toutes pour un “. Simplement pour dire que ce” UN”, c’est Jésus Christ, que c’est Lui qui fait que nous sommes un Corps congrégation et que, par-delà les frontières, c’est le même nom que nous portons : Filles de Jésus.
Bien sûr, je me suis sentie accueillie très fraternellement, comme n’importe quelle Fille de Jésus ; mais quand on arrive dans un autre pays, cette fraternité est grande et précieuse.
Ce qui m’a aidée à m’intégrer plus en avant dans la Province Canada, c’est le service que l’on m’a demandé pour le Chapitre provincial : j’y ai d’abord rencontré des soeurs d’autres Vices-provinces, puis j’y ai découvert une autre manière de travailler et d’appréhender les choses.
Quand on change de pays, on doit vivre des passages… Et aussi des difficultés d’adaptation…
Oui, je résumerais ces passages en deux mots : liberté et chemin.
Le premier, liberté : pas une liberté où l’on fait ce que l’on veut, quand on veut et où on veut ; mais la liberté intérieure. Je veux dire par là que, vivre loin de mon pays, mon travail, mes amis m’a appris à me détacher ; pas oublier ou renier, mais ce détachement m’a menée tout droit à la communion avec ceux que j’aime et que j’ai laissés au pays.
Le deuxième, chemin : vivre autrement, apprendre d’abord à prendre soin de son “humanitude”, et cela conduit à ” prendre soin ” de ma relation au Christ pour mieux marcher à sa suite en communauté et au service de la mission.
Oui, j’ai vécu des difficultés au début, comme tout changement l’implique…
La plus grande difficulté a été le froid, la neige qui dure et la glace. C’est vraiment une épreuve la glace !!! Mais le Seigneur m’a précédée.
Tu peux nous partager quelle est ta mission en terre canadienne?
Ma première mission, elle est belle ! C’est être tout d’abord au service de l’oeuvre de Tavibois : lieu où la communauté est au service de 22 chalets que nous louons selon les saisons de l’année. Mes journées sont rythmées par la vérification des chalets après les départs des locataires, le ménage avec Sylvie (une des employés), la lessive du linge des chalets, et un service de cuisine pour la communauté. J’ai également une insertion pastorale dans une équipe de responsables en pastorale, pour la préparation des jeunes adultes à la confirmation.
Un dernier mot ?
Un chanteur français que j’apprécie beaucoup, Jean Jacques Goldman dit, dans une de ses chansons : “il ne faut prendre en ses bagages que ce qui vraiment compte, et se dire merci pour ces perles de vie.”.
Alors, allons y, avançons au large avec ce qui nous fait vivre !
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