Sr Anne-Marie ZAZO (Sr Marie Emmanuel), 1929 – 2024

Sr Anne Marie est décédée le 22 septembre au Couvent de Vaylats à l’âge de 95 ans dont 75 ans de vie religieuse.

Ses obsèques ont eu lieu le 24 septembre à 10h à la chapelle, Vaylats.

Sr Marie Emmanuel est née le 30 avril 1929 à Trébaïx, un village de la commune de Villesèque (Lot)

Son père, d’origine espagnole était maçon et la maman, sans profession, avait assez d’ouvrage pour élever les cinq filles de la famille.

Née après sa sœur Marie Thérèse,  Anne Marie est la deuxième enfant. Après la troisième fille déjà décédée, naissent Pierrette et Christiane. La sœur ainée ne pouvant plus se déplacer ne peut pas être là aujourd’hui. Quant à Christiane et Pierrette, toutes deux, avec leur mari respectif, ont été très présentes auprès de Marie Emmanuel à différentes reprises aux moments critiques et particulièrement ces derniers jours. Nous leur sommes très reconnaissantes pour leur présence et leur accompagnement.

Anne Marie est allée  d’abord à l’école « laïque » comme elle le disait ; puis elle est envoyée  comme pensionnaire à l’école primaire tenue par les Filles de Jésus à Sauzet, à 3 kms de la maison.

Elle avait une tante religieuse Fille de Jésus (Sr Marie Augustin) et c’est ce qui lui a donné le désir de le devenir elle aussi. Elle vient d’abord au juvénat puis entre au postulat à 18 ans.

Elle prononce ses premiers vœux le 25 septembre 1948 c’est-à-dire exactement il y aura 76 ans demain. Elle prononça ses vœux perpétuels en 1954

Après sa profession elle reste quelques années à Vaylats comme aide à la cuisine. Elle sera envoyée ensuite à Montauban, au collège de St Théodard, une école et pensionnat pour garçons. Une communauté de trois sœurs est en charge des divers services de l’établissement. Là aussi elle assure la cuisine.

Après Montauban elle est appelée à nouveau pour la cuisine à Vaylats où, à l’époque, les sœurs étaient encore très nombreuses. L’ouvrage ne manquait donc pas. Elle disait souvent qu’elle n’était pas une intellectuelle mais c’est dans le métier de cuisinière qu’elle s’est accomplie, service qu’elle assurait avec cœur, courage et bonne humeur.

Entre 1960 et 1987 elle est en communauté successivement à Vaylats de nouveau, pendant 5 ans, puis 17 ans à Monbahus et enfin à l’école Jeanne d’Arc à Cahors.

C’est à ce moment-là qu’il lui est demandé de rejoindre la communauté établie à l’évêché de Cahors. Ses  17 années de service à l’Evêché ont marqué son parcours :  c’est avec bonheur qu’elle parlait de Mgr Gaidon et de sa maman devenue une amie. Mgr Gaidon reconnaîtra ses services dévoués en lui décernant la médaille du Mérite diocésain le 31 janvier 2004. Elle en était fière à juste titre, « non pas pour moi, disait-elle, mais pour la congrégation ».

Après Cahors elle passe quelques années à Puy-l’Evêque avant d’être appelée pour la fondation d’une nouvelle communauté à Latronquière. Là-bas elle a usé ses semelles pour aller à la rencontre des gens et pour rendre visite aux personnes isolées. Manu comme beaucoup aimaient à l’appeler était une femme de relation : de tempérament joyeux, elle entrait naturellement et simplement  en contact avec tous. Là où elle est passée, elle a été une présence réconfortante pour beaucoup.

Il est un autre lieu où elle a noué beaucoup de relations amiclaes. Il s’agit de Lourdes où, pendant de longues années elle a été au service de l’hospitalité diocésaine pendant les pèlerinages avant d’y aller elle-même comme accompagnée.

Jusqu’aux derniers moments, Marie Emmanuel a utilisé son  bâton « de pèlerin », un bâton  que tout le monde remarquait et qui est là. C’est un homme de Latronquière qui le lui avait taillé pour ses marches journalières.

A la fermeture de la communauté de Latronquière elle rejoint celle de Cahors où elle demeurera jusqu’à son arrivée à Vaylats en décembre 2020. Très vite, elle s’est adaptée à une nouvelle étape de vie, créant un nouveau champ de relations avec les résidents de la maison et avec lesquels elle tapait la belote avec plaisir.

Ces derniers mois, pour ses déplacements, elle a dû peu à peu laisser son grand bâton et le remplacer par le déambulateur car, disait-elle, la soufflerie ne suivait pas. La fatigue l’a peu à peu submergée mais,

jusqu’aux derniers jours, elle aura dit : « je suis fatiguée mais je vais bien ! »

Combien de fois aussi n’a-t-elle pas dit : «  Le bon Dieu m’a donné la vie, il la reprendra quand il voudra ! mais je ne suis pas pressée… »

Chère Manu, il est venu te chercher à l’hôpital ce dimanche 22 septembre et ton pèlerinage sur terre se termine mais tu t’en vas vers Celui vers qui tu n’as cessé de marcher chaque jour de ta vie. Qu’il t’accueille dans son immense amour.

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