Sœur Thérèse est décédée à Montauban (82) le 16 mai 2014 à l’âge de 83 ans dont 54 années de vie religieuse. Sœur Thérèse est de la Province France Sud Ouest.
Mot d’accueil.
Sœur Thérèse, vous êtes née le 27 aout 1931 à Bordeaux, dans une famille profondément chrétienne, votre père était boulanger. Vous étiez la 6ème d’une famille de 7 enfants à un moment où la vie était parfois difficile. Une maladie grave emporte votre papa alors que vous n’aviez que 4 ans. Pour soulager votre maman vous avez vécu plusieurs années avec quelques uns de vos frères et sœurs chez une famille amie dans les Landes. Cet éloignement ne fait que renforcer les liens très forts qui vous unissaient à votre maman et peu à peu à prendre en compte tous les conseils qu’elle pouvait vous donner : elle excitait ses enfants à prier et à faire la volonté de dieu.
De retour à Bordeaux, les bombardements du 17 mai 1943 obligent à envoyer tous les enfants de Bordeaux dans des hôtels à Lourdes, accompagnés d’animateurs. Là, avec votre sœur, vous avez connu la faim, la maladie, l’éloignement… mais pour ne pas inquiéter votre maman vous ne partagiez pas toutes les épreuves, vous les traversiez en fidélité avec ce que vous aviez puisé dans la famille et les écrits de votre maman.
Cette vie familiale, enracinée dans la foi chrétienne, l’amour de vos parents, furent un trésor qui vous a beaucoup manqué ainsi qu’une aide, un appui, un fondement sur lequel vous avez pu vous appuyer tout au long de votre vie
Votre frère Pierre, l’aîné de la famille, décédé il y a quelques mois, a eu une grande place dans votre vie en sa qualité d’aîné, malgré toute l’estime conservée à tous vos frères et sœurs.
L’amour et la foi qui animaient vos parents, les valeurs évangéliques vécues en famille, ont permis aux enfants de traverser les épreuves de la vie qui n’ont pas manqué et furent une terre favorable permettant de laisser grandir une vocation.
Sœur Thérèse, vous entrez chez les Filles de Jésus en 1948 et c’est en 1950 que vous faites profession. Passionnée de Jésus-Christ, vous vous êtes laissée habiter de l’esprit de nos fondateurs pour vous rendre proche des plus petits., des plus démunis et remettre ainsi l’homme debout à travers l’éducation.
« Les sœurs seront enflammées de l’amour de Dieu, ne respireront que sa gloire et brûleront du désir le plus ardent de la procurer. Elles revêtiront de la charité de Jésus-Christ même, pour l’exercer envers tous les malheureux qui leurs seront confiés : enfants, vieillards, malades ou infirmes. »
« Les sœurs chargées des enfants pauvres doivent montrer d’autant plus de tendresse pour les enfants qu’ils ont moins de ressources » Règle de Vie p 22-24
Envoyée comme enseignante à Caudecoste, Fonneuve, Concots, Limogne, Casteljaloux, Lalbenque, vous avez su être éducatrice en prenant en compte toute la personne dans sa dimension humaine, intellectuelle, spirituelle ; vous aviez le souci de transmettre toutes les valeurs qui marquaient en profondeur votre vie et lui donnaient sens. Vous saviez aussi recevoir des enfants et combien de mots d’enfants naïfs mais si profonds avez-vous su nous faire partager. Quand la mémoire faisait défaut, ces dernières années, la mémoire du cœur rendait présents les nombreux enfants et leurs familles qui ont peuplé votre vie et votre prière. Quand le temps de retraite est venu vous avez su rester disponible pour tous les menus services qui rendent la vie plus facile dans la communauté, à l’école, à la paroisse, dans le village.
Après avoir aidé des enfants à grandir vous avez mis en œuvre votre passion pour la nature en cultivant fleurs et légumes pour la joie de vos sœurs, le partage avec les voisins : occasion de créer un nouveau réseau de relations.
Sœur Thérèse vous faisiez avec beaucoup de soin et vous aimiez le travail bien fait : au jardin, dans le tri des vêtements pour les pays de l’Est, pour écrire un texte ou un poème.
Malgré une résistance physique souvent mise à l’épreuve, vous avez puisé au cœur de votre source intérieure la force de vivre toujours enracinée en Jésus-Christ. Avec une fidélité impressionnante et une grande humilité vous avez vécu jusqu’au bout la relecture de la journée et quotidienne, la préparation de l’oraison du lendemain. Vous avez vécu une vie simple où le superflu n’a pas sa place. Vous nous laissez là un bel exemple, un beau testament : une vie livrée jusqu’au bout au service des frères, enracinée en Jésus-Christ ; vous saviez voir Dieu en toute chose et toute chose en Dieu.
« Appelées à honorer l’humanité sainte du fils de Dieu, nous cherchons par la prière et par l’action à progresser dans la foi en Jésus-Christ qui envoie son Esprit pour conduire l’humanité vers le Père. »
Nous croyons que Jésus-Christ est à l’œuvre dans notre histoire. C’est dans les réalités les plus concrètes et les gestes les plus quotidiens qu’Il nous révèle sa présence cachée mais active.
Il se donne à contempler sur le visage de chacun de nos frères…
Mais pour le découvrir ainsi au cœur du monde, le trouver en toute chose, nous avons à nous laisser transformer par son Esprit dans la prière. R.V. p 37
« Restez en tenue de service… »
Le départ si brutal de sœur Thérèse nous bouscule, nous bouleverse et nous interpelle… Seigneur nous remettons entre tes mains notre peine, celle de toutes les Filles de Jésus, celle de sa famille, des ses nombreux amis (dont certains sont présents aujourd’hui), la peine de tous ceux qui l’ont connue et aimée.
Aide-nous à garder le bel exemple de sa vie donnée jusqu’au bout avec une grande humilité que la fougue missionnaire de notre sœur Thérèse, sa passion pour le Christ et ses frères habite le cœur des jeunes qui entendent l’appel à tout quitter pour te suivre.
Avec elle nous osons dire :
« Prends Seigneur et reçois
Toute ma liberté, ma mémoire
Mon intelligence, toute ma volonté
Et donne-moi, donne-moi
Donne-moi seulement de t’aimer. »
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