Sœur Suzanne LE MENAGER ( Albertine Marie ) 1930-2015

Sœur Suzanne est décédée le 11 juin 2015 à l’hôpital d’Auray à l’âge de 85 ans dont 65 années de vie religiLE MENAGER Suzaanneeuse.

Mot d’accueil 13 juin 2015

Plusieurs d’entre nous ont entendu Suzanne exprimer son souhait – ou son rêve ?- de mourir en Afrique et d’être enterrée comme chez les Gbayas : dans une natte au pied d’un palmier ! C’est dire d’emblée combien elle se sentait de leur peuple… Suzanne était devenue Africaine de cœur.
C’est à Moréac, tout près de Kermaria donc, qu’elle est née le 3 mars 1930, dans une famille de 3 enfants, dont un frère prêtre, que beaucoup d’entre nous ont connu, et une sœur présente aujourd’hui, à qui nous disons toute notre sympathie.
Entrée au noviciat en 1948, elle fait profession en 1950. C’est à Pacé, près de Rennes, qu’elle débutera son parcours. Dès 1956, soit 3 ans après les premiers départs missionnaires au Cameroun, elle est envoyée avec 2 autres sœurs pour fonder la communauté de Meiganga. Elle y demeurera 5 ans, apprenant rapidement la langue Gbaya, ce qui lui permettra d’enseigner de jeunes enfants qui ne connaissent que cette langue.
Appelée à Djhong en 1961, elle y passera 23 ans. Là elle s’investit dans les travaux ménagers, parcourt les villages environnants, organisant des groupes de femmes, leur enseignant la couture et la broderie, confectionnant des habits pour les enfants et brodant des vêtements sacerdotaux. Grâce à sa simplicité et à son abord facile, elle a des contacts avec des femmes Foulbé, musulmanes, et elle-même apprend leur langue. Très proche du peuple et des petits, elle adopte leurs coutumes, surtout celles des Gbayas… (Elle disait : Nous les Bayas…) Elle appréciait spécialement la boule de manioc accompagnée d’une bonne sauce !
Suzanne allait déjà en ce temps- là « aux périphéries » : elle avait une petite maison à Ngaoui, village situé à la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique. Elle y passait quelques jours par semaine avec sa « suzuki » qui défiait la tôle ondulée et les trous d’eau… Elle connaissait mieux que les Autorités où étaient les bornes indiquant la frontière. A Ngaoui, elle a appris aussi le Sangho, langue parlée dans cette région. Artiste et architecte à l’occasion, elle a fait construire l’église de Ngaoui et apporte une aide précieuse à la fabrication des vitraux. D’autres chapelles ont aussi été érigées sous sa direction. Il ne faut pas non plus oublier sa passion pour les fleurs : les jardins naissent là où elle est.
En 1991 elle passe un an à Almé, près de la frontière du Niger ; mais l’année suivante notre Gbaya retourne à Meiganga où elle continue sa mission avec les femmes. Elle travaille aussi avec les Pères Oblats de Marie Immaculée à la traduction en Gbaya de textes liturgiques et bibliques.
Enfin la voici à N’Gaoundéré en 2001. Elle y visite les prisonniers. Elle a un bureau à la cathédrale pour y recevoir les personnes qui veulent s’inscrire pour un baptême, un mariage, ou recevoir des conseils. Elle met de l’ordre dans les registres un peu délaissés. Quel soulagement de s’y retrouver ! C’est en 2003 –pour le 50ème anniversaire de l’arrivée des Filles de Jésus en Afrique- qu’elle brode pour l’autel une magnifique nappe que tous admirent.
Mais en 2007 la maladie la contraint à revenir en France. Elle y sera reçue à la communauté St Yves. Africaine dépaysée, la réadaptation sera éprouvante pour elle… Suzanne était une personne de paix, plutôt silencieuse, agréable de compagnie.
Elle vient de nous quitter. Suzanne, nous savons que tu seras bien accueillie auprès de Dieu. Merci pour le beau témoignage missionnaire que tu nous laisses. Désormais, intercède pour nous et le peuple d’Afrique que tu as tant aimé.


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