De septembre 2012 à septembre 2013, 729 habitants de Rennes (France), se sont relayés dans un abri situé sur le toit de la “Chambre des métiers”, pour veiller sur la ville durant une heure, au lever et au coucher du soleil.
Soeur Rhona Burns, qui y a participé à ce projet original, nous en donne quelques flashs.
Inscrite au « Veilleurs de Rennes » simplement pour admirer la vue, je me trouvais embarquée sur une aventure artistique qui a rythmé ma vie pendant toute une année. A la fin j’avais participé à :
- Mon heure de veille
- La création d’une pièce de théâtre corporel dans l’espace public
- Une semaine comme accompagnatrice d’autres veilleurs
- La Dernière Danse qui a rassemblé tous les veilleurs pour fêter la clôture du projet.
Le résultat, est que j’ai appris à ouvrir mon regard sur la ville d’une manière inédite.
On nous a demandé de veiller sans montre, sans appareil, hors du temps et séparé du monde dans un petit box en bois et en verre. C’était une heure privilégié, pour éprouver la rencontre avec l’espace autour de moi – le panorama des grands bâtiments et de chantiers partout – et avec toutes les personnes qui se pressaient sous mes pieds. J’ai dû me requestionner sur ma vie si chronométrée, et me resituer dans un paysage que normalement je connais si bien. J’ai découvert une notion chère à la chorégraphe Joanna Leighton, l’auteure du projet : celle de la qualité d’une présence. Maintenant je me demande, « Et si moi, Fille de Jésus, je mettais cette notion au cœur de mon projet …………….. ?»
Une chaîne humaine
Chaque veilleur a reçu un petit souvenir en forme d’un badge avec son numéro. Moi, j’avais le n° 373. Autant d’hommes que de femmes se sont mobilisés. Le plus âgé, résident d’ une maison de retraite a 82 ans. La plus jeune n’avait que 12 jours quand elle a veillé dans les bras de sa mère, le soir du 24 décembre. Des liens se sont créés tout au long du projet. Le matin de la Dernière Danse on s’est lâché la main et la chaîne s’est interrompue définitivement. Mais est-ce définitif? Je pense plutôt que cette expérience intime mais collective de l’humanité laissera des traces dans ma mission.
Bienveillance
Chaque veilleur dans la chaine a posé son regard unique sur la ville. Vous pouvez lire nos impressions sur le blog www.lestombeesdelanuit.com . Chacun a été ‘bien-veillant’ dans le sens qu’il s’est montré attentif au bien de sa ville et de ses habitants. J’ai retrouvé la devise de la ville de ma jeunesse, Edimbourg.
« Si le Seigneur ne garde pas la ville, Celui qui la garde veille en vain. » (Ps 127)
C’est à Rennes, ma ville actuelle, que je continuerai de veiller.
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