Marie LE BRAS
Sœur Marie Aurélia
1920-2021
Sœur Marie le Bras nous a quittés dans la soirée du 9 octobre dernier.
Nous adressons à sa famille nos sincères condoléances et notre sympathie.
Marie le Bras est née le 1er novembre 1920 à Lanzignac, un hameau de Landeleau, en Finistère. Ses parents étaient cultivateurs.
Elle fait ses 1ers vœux à l’âge de 18 ans.
Elle enseigna les mathématiques au Faouët, à Pontivy, où elle a été également directrice de l’établissement. Elle était supérieure de sa communauté à Guéméné et à Pont l’Abbé, puis à nouveau directrice au collège de Locminé de 1968 à 1973.
Au Cours d’Enseignement Complémentaire (dit C.E.G.) des Filles à Locminé, Marie Le Bras laissera l’image d’une Directrice énergique et déterminée. C’est elle qui eut à mener toutes les tractations pour que le Cours Complémentaire, trop à l’étroit sur le site de Locminé, vienne s’implanter à Kersorn où l’Ecole Apostolique (l’ancien Juvénat) projetait de fermer ses portes. En 1970 : les filles de 5èmes et 6èmes vinrent à Kersorn . Nombre de Professeurs jonglaient entre les 2 établissements, Locminé <=> Kersorn, distants de 2 bons kilomètres. Que d’aventures, légèrement burlesques, venaient ponctuer les journées, les semaines !
Marie n’aura pas été longtemps au Collège Jean-Pierre Calloc’h, mais c’est elle qui fut le maître de la manœuvre du transfert du Collège à Kersorn.
D’une exigence remarquable, tout en faisant preuve de diplomatie, Marie réussit ce transfert au fil des mois. Elle était soucieuse de l’image de son Etablissement qu’elle avait en quelque sorte épousé. Les Enseignants le savaient et se surpassaient pour répondre à ses attentes. Elle avait l’art et la délicatesse de leur offrir des surprises, tel que le voyage dans les Châteaux de la Loire. Lors de cette sortie, que de bons souvenirs ! Et 40 ans plus tard, les Professeurs de l’équipe de transfert se plaisaient encore à les raconter. Comme quoi, exigence et plaisir marchent main dans la main.
En plus de sa carrière d’enseignante, Marie s’est beaucoup investie pendant les mois d’été comme directrice de colonies de vacances. Qui ne se souvient des belles journées passées à Kerdual ?
En 1973, Marie quittait le Collège Jean-Pierre Calloc’h pour le collège d’enseignement général de Guémené, puis celui de Guidel, non plus à la direction, mais pour faire œuvre de catéchèse et d’alphabétisation. Il en alla de même à l’abbaye blanche de Quimperlé.
Avide d’histoire, curieuse, bon professeur, Marie savait transmettre son savoir, avec des anecdotes, comme on aime les entendre. Elle était intarissable quand elle se remémorait la guerre de 39-45.
Dans les années 80 et 90, Marie fut envoyée à Plouay, Maintenon, Domagné, où elle s’investit dans diverses actions de bénévolat (une bibliothèque, le secours catholique).
Après 18 ans à l’Abbaye Blanche, Marie retourne à Kermaria, dans la cté Ste Angèle, où elle a fêté ses 100 ans en novembre 2020. Fatiguée, elle rejoint pendant quelques temps la communauté Pierre Noury, avant d’être accueillie à la Ste Famille en mai dernier.
Sœur Marie a impressionné toute sa vie par son énergie, sa force, sa vitalité, ainsi que ces derniers mois à la Ste Famille, où elle assistait encore à tous les offices. Elle s’est éteinte doucement dans son lit samedi soir.
Merci Marie pour ton témoignage de vie. Là où tu es, prie pour nous.
Nous avons été très touchés par l’émouvant hommage rendu par la Communauté de Kermaria à Soeur Marie Aurélia LE BRAS, notre tante. Energique, pleine de vitalité, elle a toujours montré la force de ses engagements et une grande affection à l’égard des membres de sa famille et aussi envers ses Sœurs religieuses.
Nous vous remercions de ce beau témoignage et d’avoir ensuite permis aux membres de nos familles, parfois éloignés, de se retrouver autour de votre table accueillante .
Jeannine Le Bras
Au nom de Margot de Pontivy
Lors des obsèques de Marie le Bras (Mère Aurélia) auxquelles j’ai assisté à Kermaria, la personne qui retraçait sa vie mentionnait ‘Kerdual’ mais en peu de mots ! J’ai voulu montrer comment elle vivait ses vacances au bord de la mer.
Kerdual – pays de la joie ! Kerdual, une grande bâtisse blanche et bleue, comme un navire au bord du marais salant de Carnac. C’est là où j’ai vécu un des plus beaux moments de ma vie, grâce à Mère Aurélia.
Durant des années, à partir de 1954, dans un climat des meilleurs jours, au milieu d’une ambiance formidable, nous passions nos vacances à donner du bonheur aux enfants qui nous étaient confiés. Il y avait à la tête ‘Mère Aurélia, la cheville ouvrière de la ‘colo’ qui exerçait sur touts les colons une autorité paternelle maternelle, s’efforçant de rendre plus attrayant le séjour des petits représentants de la cité pontivienne.
L’abbé Jo le Corvec, l’aumônier de la colo durant plusieurs années avait l’habitude de composer une chanson sur tout le personnel pendant chaque séjour. Voici ce qu’il poétisait sur notre directrice, Mère Aurélia :
(sur l’air Il était une bergère)
Celle qui mène la clique
Avec une mine sympathique
Est plus que dynamique
Ah, mon Dieu, qu’elle est chic.
Une autre fois (sur l’air de Cadet Roussel)
Mes amis c’est pas tout ça
A qui devons-nous tout ce bonheur là
A Mère Aurélia nul n’en doute
Car sa devise est toute pour toute
Et encore sur l’air de Youkaïdi, youkaaïdi
C’est un chef de qualité
Qui commande avec bonté,
Aussi il faut voir comment
Ça marche sous son commandement.
Pour vous dire combien elle m’a marquée quant au dynamisme, au dévouement et à la joir de vivre !
Merci Mère Aurélia ! (Margot de Pontivy