Germaine LÉVÊQUE 1925-2021
Germaine est née le 17 juin 1925 à Pleugriffet, de parents cultivateurs. La fratrie comptera deux filles et deux garçons.
Elle fait profession religieuse dans la Congrégation en 1948. Après une année à Sixt sur Aff, elle est envoyée à Tournai, à la clinique Saint Georges. Vu ses capacités pratiques et intellectuelles, les responsables lui demandent de faire la formation d’infirmière-accoucheuse, à Louvain. Ensuite, elle exercera cette profession à la maternité St Georges puis à Notre-Dame, jusqu’en 1979. Elle parlait toujours de ces années avec beaucoup de bonheur. Combien de mamans , comptant sur sa discrétion, se sont confiées à elle ! Ses compétences faisaient l’admiration de son entourage et même des médecins.
De 1980 à 1986, elle répond, avec les sœurs de sa communauté, à un appel pour la mission au Zaïre, aujourd’hui République démocratique du Congo. L’évêque, Mgr Matondo, demande d’accompagner une toute jeune congrégation, les Thérésiennes. Germaine s’envole avec ses trois compagnes pour partager la vie communautaire et les exigences de la vie religieuse, avec les sœurs Thérésiennes en pleine forêt équatoriale. Professionnellement, Germaine assure pendant deux ans un service apprécié près de celles qui viennent de terminer des études d’infirmières. Bien accompagnées, elles pourront travailler et prendre des responsabilités dans les Centres de Santé dont elles ont la charge.
Après ces deux années, Germaine va vers les villages éloignés, à la rencontre des mamans pour les consultations des femmes enceintes. Elle leur prodigue des conseils et les encourage à venir au Centre de santé pour un accouchement plus sécurisé. Germaine éprouve la difficulté de la langue lingala mais elle utilise cette difficulté comme moyen pour solliciter l’aide de traducteurs toujours heureux et fiers de rendre service à la sœur qui était venue chez eux. En leur demandant ce service, ces gens au grand cœur étaient valorisés.
Germaine a connu différents moyens de déplacements avec beaucoup d’aventures : marche à pied, vélo, voiture, pirogue… Elle aimait reparler d’une expérience peu banale : une femme en difficulté pour accoucher devait rejoindre l’hôpital très éloigné. Le voyage en pirogue devait durer plusieurs heures . Sur la rivière, la Providence vient au secours de tous, et la maman met son enfant au monde dans la pirogue. Tout se passe bien. Merci à Dieu … Un peu de repos et retour dans la nuit pour reprendre ses activités le lendemain…
En 1986, Germaine revient en France pour un temps de recyclage. Après une année, elle est envoyée à Chaumeray en Guipry puis à Pipriac.
En 1994, elle retourne à Tournai, à l’aumônerie de la clinique.
En 2009, elle rejoint une communauté de Quimper. Elle y restera 7 ans. Ensuite, se sentant fatiguée, Germaine est accueillie à Kermaria, à la communauté Angélique Périgault puis à Pierre Noury En 2021, elle rentre à la Sainte Famille.
Germaine a laissé d’excellents souvenirs là où elle est passée. En communauté, c’est une compagne agréable, fraternelle, attentive au vécu de ses sœurs. Elle est d’un naturel plutôt discret, s’exprimant peu mais, sollicitée, elle pouvait partager en profondeur, et c’était pour ses compagnes un enrichissement. Elle se réjouissait du dynamisme des jeunes sœurs pour vivre le charisme de la Congrégation. Elle savait les encourager dans leur mission. Elle a gardé dans son cœur et sa prière une réelle affection pour les sœurs Thérésiennes, toujours très intéressée par les nouvelles de Basankusu. Germaine a souvent dit que cet appel pour la mission avait été pour elle et ses compagnes une chance et une grande grâce.
A la Sainte Famille, malgré sa souffrance et son anxiété, elle participait volontiers aux petites rencontres suivies de la prière. Sa présence, son regard attentif manifestaient son intérêt pour tout. C’est avec regret qu’elle devait quitter le groupe pour rejoindre sa chambre. Alors, elle nous prenait le bras pour un chaleureux merci et un regard de reconnaissance.
Germaine, nous croyons que tu es bien accueillie dans la maison du Père avec tous ceux qui t’ont précédée. Dans la joie et l’espérance, au cours de cette Eucharistie, nous rendons grâce pour ta vie donnée. Merci de tout cœur et nous oublie pas dans la cité de paix.
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