Les Filles de Jésus en milieu populaire

Les Filles de Jésus en milieu populaire invitées à travailler le thème : « Les migrants nous interpellent » se sont retrouvées le 11 novembre 2019 à Paris. Elles nous racontent leur expérience.

 

 

Nous étions 12, venues de Villiers-sur-Marne, Yerres, Saint-Quentin, Issy-les-Moulineaux, rue d’Arras, Lorient, Vannes. La vice-provinciale de Vannes représentait le conseil provincial. Plusieurs absentes pour raisons de santé ou autres obligations … Ce type de rencontres se tient tous les 2 ans.

Les migrants nous interpellent

Dans nos lieux de vie …

 

De nationalités très diverses (Macédoniens, Russes, Syriens, Géorgiens, Arméniens, Soudanais, Guinéens, Afghans, Irakiens, Tchéchènes, etc.), nous les rencontrons dans les immeubles et les quartiers où nous habitons, et aussi dans les collectifs où nous sommes engagées : centres sociaux, maisons de quartier, associations. Ces collectifs sont des lieux d’accueil, d’écoute, de dépannage, d’aide d’urgence, d’actions ensemble, de mises en lien, dans l’attention aux besoins, aux aides nécessaires.

 

Dans ces rencontres et actions avec les migrants, nous sommes confrontées :

 

  • à la complexité de leurs situations personnelles (pays, histoire, raisons du départ) et de leur statut en France (demandeurs d’asile, mineurs isolés, sans-papiers).

 

  • aux difficultés de leur vie chez nous: manque de structures d’accueil, interdiction de travailler et donc manque de ressources, problèmes de langue, complexité administrative pour leurs demandes de titre de séjour souvent suivies de refus qui font des migrants des « sans papier », « sans droit », « sans toit ».

 

Ce contexte demande aux bénévoles un gros investissement en temps. La fatigue se double d’un constat d’impuissance face aux impasses, qui génère de l’angoisse. Le manque de bénévoles aggrave la situation, en particulier pour l’hébergement des migrants chez des particuliers.

 

Nous éprouvons le besoin de nous informer pour mieux connaître les pays d’origine, la politique migratoire de la France qui évolue sans cesse. Des formations sont nécessaires pour mieux discerner, comprendre et accompagner, et aussi faire connaître et défendre les droits des migrants : droit de circuler, d’être logés, de se soigner… Se pose encore le problème des passeurs.

 

 

Quelles bonnes nouvelles pour nous dans ce cheminement avec les migrants ?

 

  • Le partenariat est une force d’action, d’entraide, de résistance. Des collectifs, des associations, inter-associations naissent un peu partout… Au bas de l’immeuble de la communauté de Saint-Quentin, installation d’un frigo solidaire anti-gaspi : chacun peut y déposer ou prendre de la nourriture.
  • Les actions ne s’arrêtent pas à des « aides d’urgences ». Elles proposent parfois un accompagnement pour des activités de loisirs (foot à Vannes), des démarches culturelles comme des visites de musées…
  • La Maison de quartier est un lieu relais grâce aux personnes qui s’investissent : fêtes interculturelles, projet « Ecole et famille » d’origine étrangère, projet « Etranges étrangers ».

 

Ces mises en relations valorisent la dignité des migrants, leur savoir-faire, dans le respect des cultures : échanges en égalité, musiques, gâteaux traditionnels…

 

Ces partages nous enrichissent, nous rendent plus humains, modifient notre regard au-delà de nos résistances, de nos certitudes, de nos aprioris.

 

« Il n’y a pas d’étranger sur cette terre »

(La Cimade)

« De quel continent est l’hirondelle ? »

(Spectacle St-Quentin)

 

En Eglise…

 

Cette mondialisation vécue appelle l’ouverture à l’autre, plus particulièrement par :

 

– l’accompagnement en catéchuménat de personnes d’origine étrangère.

 

– la création à Lorient de l’accueil de jour « Béthanie », à l’initiative du collectif : Eglises protestantes, catholiques, Secours Catholique, St Vincent de Paul.

 

– l’interpellation du conseil pastoral par le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) de St Quentin.

 

 

Protestants et catholiques mènent des actions communes dans les associations qui accompagnent les migrants. Linterreligieux devient réalité : repas commun à la fin du Ramadan, marche sans frontière à Vannes vers des lieux de la ville à caractère spirituel (églises, maison d’accueil catholique, mosquées, temples protestants).

 

En congrégation…

 

En réponse à des demandes d’associations :

 

– accueil des réfugiés syriens en provenance du Liban à Vannes et à Le Rheu (Sant’Egidio). Des chaînes solidaires se mettent à l’œuvre : démarches administratives, apprentissage de la langue, santé, finances, loisirs.

 

– accueil et accompagnement de migrants mineurs isolés à Kermaria (Sauvegarde 56). Des solidarités se jouent et des relations se créent.

 

La pratique du partenariat stimule une culture de la rencontre. Les Actes du Chapitre 2016 ont nourri notre rencontre à Paris et sa préparation.

 

Nées aujourd’hui du feu de la Charité,

ici et là nous prenons des couleurs nouvelles

et des chemins nouveaux.

 

 

Des constats encourageants se dégagent de nos échanges :

 

  • Beaucoup d’engagements et quelle vitalité.

 

  • La présence en quartiers populaires demeure importante, à réinventer avec nos moyens d’aujourd’hui.

 

  • Là où sont les « personnes touchées par la pauvreté et l’exclusion », apprendre d’eux, apprendre avec eux.

 

  • « C’est un appel à agir pour le respect du droit et de la justice pour tous. »

 

 

L’exemple de nos fondateurs, notre charisme et notre Règle de Vie nous poussent à aller vers ces lieux que le Pape François nomme « périphéries ».

« Vers les périphéries…

Vers une Eglise sans frontières … »

 

Anne-Marie, Annick, Madeleine, Suzanne fj.

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