Sœur Marina Cécile Ntsandi, Fille de Jésus en mission à Karna, au Cameroun, nous partage le vécu quotidien de notre charisme à travers l’éducation des enfants, les soins et l’assistance aux familles lors des moments heureux comme malheureux.
La jeunesse, l’avenir de demain
La semaine du 6 au 10 février au Cameroun est destinée à la semaine de la jeunesse en préparation du 11 février, jour de la « Fête de la Jeunesse ». Nous commençons par les entrainements du défilé avec les élèves des CE1 jusqu’au CM2 dans chaque école. Mais hélas, quelle surprise désagréable : en plein entrainement joyeux et animé, voilà qu’on nous annonce le décès du père de Madame Mandamsa, notre collègue d’école.
« Seigneur, si tu avais été ici … »
Dépassés devant le mystère de la mort, nous restons attentifs et proches de la famille en attendant l’arrivée d’une de ses sœurs en service à Yaoundé, et ceux des localités environnantes de Karna. Comme il n’y a pas de morgue dans notre cher village, il faut l’enterrer le lendemain.
Honorer, c’est aussi consoler. Voilà pourquoi, le staff éducatif de l’école privée catholique de Karna, avec Sr Marina comme directrice, s’est rendu auprès de la famille endeuillée pour accompagner Papa David à sa dernière demeure, soutenir leur collègue et amie Jacqueline, et consoler toute la famille.
Un seul Dieu, une seule foi, un seul baptême
Papa David, mort des suites d’une longue maladie, était de confession protestante et sa femme de confession catholique. Dans cette famille, cependant, Dieu reste le même. Le pasteur présidera donc la célébration de l’enterrement comme voulue par la famille, afin d’honorer le Papa et sa communauté chrétienne qui se réunit pour une dernière fois avec lui. Des fidèles catholiques et des amis musulmans sont aussi présents pour soutenir la veuve. Ce jour de tristesse est un moment d’œcuménisme et de témoignage de Foi.
Restons éveillés, car nous ne savons ni le jour, ni l’heure
Dans son exhortation, le pasteur nous invite à préparer notre paradis pendant que nous avons encore le souffle de vie. Il nous exhorte à nous rendre, chacun selon sa profession religieuse, à son lieu de prière pour dire « Merci » au Créateur, au lieu d’attendre en se disant que nous avons encore du temps. Après cette exhortation suit le temps des offrandes, de la prière universelle et enfin les témoignages du représentant de la famille, des amis, et des enfants.
Dans son propos, au nom de tous ses frères et sœurs, Jacqueline remercie leur papa et demande pardon pour l’amour qu’ils n’ont pas su lui offrir. Vient ensuite le départ pour le lieu. Au bord de la tombe, le pasteur lit un dernier passage biblique, demande à l’assemblée de réciter le credo à l’intention du défunt avant que le cercueil ne soit descendu dans la terre de nos ancêtres. Les enfants n’auront plus que leurs yeux pour pleurer une dernière fois le papa, en lui adressant des adieux. Nous quittons la tombe les cœurs meurtris, et allons partager un petit verre d’eau avant de regagner nos domiciles respectifs.
Quand la tristesse et la joie se croissent
L’enterrement fini, nous revenons aux préparatifs de la fête du 11 février. Il est 14h quand tout est terminé. A 16 h, le staff éducatif de l’EPC Karna Manga accompagne ses élèves dans le village voisin, Harr, pour les activités de la soirée culturelle de la Fête de la Jeunesse qui se déroulera à la chefferie.
Le lendemain est destiné à la répétition générale du défilé avec tous les établissements concernés, puis l’investissement humain dans des lieux choisis : le presbytère, le centre de santé, les chefferies de Harr et de Karna Manga. Les élèves rentrent pour se faire des tresses pour les filles, se couper les cheveux pour les garçons et laver leur uniforme afin d’être propre pour la fête. Le thème de cette année est :
« Jeunesse, réarmement moral, civique et entrepreneurial, gage de discipline pour l’édification d’un Cameroun uni et prospère. »
Le voici, le jour de fête et de joie
Le jour tant entendu est arrivé. Tous les élèves sont là, des tous petits de la maternelle jusqu’aux grands du secondaire en passant par les enfants du primaire. Quelques autorités y sont présentes : les chefs traditionnels des deux villages, le représentant du sous-préfet de l’arrondissement de Mbe, les chefs d’établissements et enseignants, les partis politiques, les associations et quelques élites venues de la grande ville, N’Gaoundéré.
Après avoir entonné l’hymne national, et écouté attentivement le mot du chef de l’état adressé à la nation, les écoles défilent à tour de rôle en chantant le chant de la jeunesse. Des associations, des partis politiques passent aussi. Après le défilé, suivront les différentes prestations exécutées par les élèves des écoles maternelles et primaires, les lycéens, et le club de secourisme de la Croix Rouge. La remise des prix aux meilleurs, suivi d’un petit repas clôturera cette belle Fête de la Jeunesse.
Cette semaine bien pleine et accomplie, nous a permis d’honorer la Sainte humanité du Christ, en étant proches et unies avec tous : les faibles, les petits et les grands, dans la joie et dans la tristesse. Honorer l’humanité, c’est aussi accompagner dans les moments de joie comme dans les moments de tristesse.
Sœur Marina Ntsandi fj
Karna, Cameroun
Merci Marina pour ce partage de vie, je vois que tu as une vie bien remplie et que la communauté partage le quotidien des enfants et de la population. Sache que tu restes dans mon coeur et la prière! Sr St P.
Je m’intéresse beaucoup à la vie à Karna.. Félicitations pour toutes vos bonnes actions.. Je reste très impressionnée par toutes les réalisations.
Dans les années 1961 et suivantes, j’étais missionnaire à Ngaoundéré… et avec mes consoeurs j’allais visiter la mission de Karna… Félicitations. Je vous reste très unie dans la prière et le souvenir.