La joyeuse nouvelle est ce goût renouvelé de suivre Jésus.
Mais de quoi donc ce temps privilégié peut-il être fait ?
Le carême, du latin « quadragesimus = 40 », dure 40 jours sans compter les dimanches. Il fait référence aux 40 ans passés par le peuple Israël au désert, entre la sortie d’Égypte et l’entrée dans la terre promise, et aux 40 jours de Jésus, passés au désert : « Alors Jésus fut conduit au désert »
C’est une invitation à entrer dans la logique de l’amour qui est propre à Dieu. Le pape François* parle du « style de Dieu », de la « logique de Dieu ». De riche qu’il est, il se fait pauvre. « Lorsque Jésus descend dans les eaux du Jourdain et se fait baptiser par Jean Baptiste, il ne le fait pas par pénitence, ou parce qu’il a besoin de conversion ; il le fait pour être au milieu des gens, de ceux qui ont besoin du pardon, pour être au milieu de nous* »… Par cette pauvreté divine, Jésus nous libère et nous invite sur un chemin à sa suite.
Nous voici donc appelés à une ascèse transfigurée. Le mot fait peur. Mais si nous l’associons à la liberté et à la joie de l’amour, il se transforme. Le mot ascèse vient d’un verbe grec qui veut dire faire de l’exercice, au sens d’un entrainement sportif. Faire de l’exercice pour se désencombrer le cœur et le corps de ce qui est futile… ascèse de la pensée, ascèse de la parole, ascèse de la nourriture, pour accueillir l’Autre qui est d’abord Dieu et, à travers Dieu, nos sœurs et frères, avec un amour privilégié pour les délaissés.
Nous sentons tous intérieurement la tentation de nous laisser « bouffés » par de l’inutile. C’est pourquoi un des premiers exercices de l’ascèse est de discerner en quoi nous ne sommes plus motivés par une impulsion intérieure d’ordre spirituel, par la hantise du Règne de Dieu. Et l’acte de partage que nous choisissons de vivre communautairement est le symbole de nos cœurs ouverts aux détresses autour de nous. « Il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage.* » N’oublions pas que La gourmandise aujourd’hui dépasse la simple morale individuelle. Nous vivons, en effet, dans une société gourmande de tant de biens de consommation qui excitent nos appétits et font naître de nouveaux besoins, et qui entrainent des déséquilibres croissants entre ceux qui ont et ceux qui ne mangent pas à leur faim !
Il s’est fait pauvre pour nous enrichir de Sa Pauvreté. « Le Carême est un temps propice pour se dépouiller ; et il serait bon de nous demander de quoi nous pouvons nous priver, afin d’aider et d’enrichir les autres avec notre pauvreté*. »
* Message de sa sainteté François pour le carême 2014. ‘Il s’est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté », 2 Cor 8,9.
S. Henriette Danet, f.j.
* Message de sa sainteté François pour le carême 2014. ‘Il s’est fait pauvre pour nous enrichir par sa pauvreté », 2 Cor 8,9.
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