Centenaire de sœur Julienne LE RAY

11 février 2016

 

Médaillon de l'Assemblée nationale

Médaillon de l’Assemblée nationale

100 ans !

Julienne, nous y sommes ! Il y a cent ans, en effet, tes parents, cultivateurs dans un village proche de Sainte Anne D’Auray, voyaient arriver sous leur toit une petite fille, la 9ème enfant d’une fratrie qui en comptera 11. Rien d’étonnant que le Seigneur ait voulu se servir largement et appeler 7 d’entre vous à son service : 2 prêtres missionnaires, 2 religieux frères, 3 religieuses : 2 Filles de Jésus et une Fille du Saint Esprit.

Avant que tu n’ailles à l’école, vers sept-huit ans, tu as fait ta première communion une nuit de Noël à Sainte Anne d’Auray. Tu nous confies « Après la messe, nous allons à la Crèche. En voyant Jésus si pauvre, couché dans une mangeoire, j’ai éprouvé un vif désir d’aller vers les pauvres ». Etait-ce déjà l’appel de la mission ?…. suite

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Bien des souvenirs sont attachés à tes premières années de scolarité. En pension à Plumergat, à 6 km de chez toi, tu avais souvent le cafard, tes parents te manquaient. Avec le tempérament qui était déjà le tien, tu n’as fait ni un ni deux, tu as pris la route pour rejoindre les tiens. En langage d’aujourd’hui, ça s’appelle une fugue ! Tu avais de l’avance sur ton temps ! Par la suite, tu rêvais souvent aux vacances pour retrouver tes parents.

C’est quelques années plus tard, un 25 juillet 1927 que tu te proposes pour conduire les chevaux, attelés à la faucheuse. Le jeune cheval fougueux s’emballe et te voici avec deux jambes coupées. C’était très grave et toute la famille entend avec stupeur le médecin annoncer qu’il faudrait t’amputer. Ta maman s’y oppose. Elle te confie à Sainte Anne, à Notre-Dame et à Sainte Thérèse. Sa foi et sa prière l’emporteront et tu guériras. En action de grâce, avec tes parents, tu as fait les pèlerinages de Lourdes et de Lisieux. Tu avais 11 ans

Dès cette époque, grandissait dans ton cœur le désir d’être missionnaire, désir encouragé par tes frères et entretenu par la lecture de livres sur les missions.

En septembre 1934, tu entres au postulat de Kermaria et, avant ta profession en 1936, tu renouvelles ton désir d’aller en mission. Mais ce ne sera pas tout de suite, puisque pendant 16 ans, tu assureras un poste d’enseignante à Meslan où tu ne manquais pas de raconter à tes élèves des histoires de missions et de recueillir des petites sommes que tu faisais parvenir aux lépreux et aux orphelins.

Et voilà qu’en 1952, Mgr Plumey, originaire de Vannes et premier évêque du nord Cameroun, vient à Kermaria solliciter des sœurs pour l’aider dans l’évangélisation de ce pays. Tu étais volontaire et avec 2 autres sœurs(Nicole et Mie Louise ), tu pars vers ce pays inconnu où tu vas œuvrer pendant plus de 35 ans.

La tâche était immense, beaucoup de pauvretés : peu de nourriture, peu de vêtements, un habitat très sommaire sans eau, sans électricité. La condition de la femme était terrible. Faite pour donner l’enfant, pour la cuisine et le travail des champs, elle n’avait aucune liberté et ne pouvait fréquenter l’école. Les gens vivaient dans la peur, ils croyaient aux sorciers, aux esprits, aux sorts. C’était une forme d’esclavage. Mais dans toute cette misère il y avait de la joie, de la fraternité, de l’entraide et du partage, de la fête et de la danse .

Vous avez ouvert des écoles pour les garçons et pour les filles. Vous avez commencé la catéchèse et ouvert des dispensaires pour soigner les malades et la situation s’améliorait petit à petit… Tu étais chez toi, tu étais l’une des leurs. Tu t’étais faite Camerounaise avec les Camerounais.

Mais après 35 ans de présence, la maladie te terrasse et tu dois rester en France. Qu’elle grande épreuve pour toi ! Mais tu n’es pas vaincue. Après une année de soins tu te retrouves à Ploërmel où ton dévouement trouve encore à s’exercer : soutien scolaire, visites aux personnes âgées, correspondance avec les missions. En 1995, c’est l’envoi dans la communauté de Lizio où ton sens du bénévolat trouve encore à se déployer y compris dans la catéchèse des handicapés à Plumelec.

En 2003, c’est un nouvel appel pour la communauté Notre Dame de Joie, à Kermaria « Au Château, s’il vous plaît ! » où pendant 10 ans tu donneras encore le meilleur de toi-même. Tu avais plusieurs cordes à ton arc. Ecrivain public, tu allais régulièrement à la Sainte Famille, à Saint Joseph, rendre visite aux sœurs, faire de la lecture, écrire le courrier de certaines sœurs. Jardinière, tu ne craignais pas de bêcher, de piocher… Contrairement aux agriculteurs qui prennent leur retraite le moment venu, tu augmentais la surface de ton domaine. « Anne Maria, je te défends d’aller plus loin que la grosse pierre ! »Tu étais très obéissante, tu n’allais pas plus loin que la grosse pierre, mais c’était la grosse pierre qui avançait…

Et maintenant, depuis 2013, tu vis à la communauté Pierre Noury. Te rappelles-tu du jour où le déménagement s’est fait dans une brouette et où tu avais peur que ce soit toi qu’on mette dedans? Aujourd’hui non plus tu n’as pas l’air de t’ennuyer. Il y a la prière, l’attention que tu portes à chacune, les nouvelles et le courrier du Cameroun, le temps de parler avec les anciennes missionnaires, les occupations proposées à Kermaria, le tricot pour les personnages de la Crèche vivante de Sainte Anne et tout ce que ton esprit inventif peut mettre en route. Et puis et puis, il y a toujours le jardin, cette bande de terre le long de la haie vive. Comme elle se fait bichonner et tous les jours ! Mais ça ne suffit pas, tu as encore un œil sur les parterres d’à côté. Gare aux mauvaises herbes ! Julienne sait leur faire la guerre. Ce que ne regrettent peut-être pas les jardiniers !

Attention cependant ! Appuie-toi bien sur ta canne ou sur ta binette. Une chute c’est si vite arrivée et maintenant ça ne pardonne pas ; Mais Bravo ! tu aimes t’occuper et rendre service, cela t’aide aussi à garder ta vitalité.

Julienne gâteau

Julienne, nous sommes toutes et tous heureux de fêter ces 100 ans avec toi, avec les tiens. Maintenant avance joyeusement et vaillamment vers ton deuxième centenaire, nous assurant de ton sourire et de ta bonne humeur !

100 ans chapelle

Julienne salle

Julienne TabardJulienne neveu

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Depuis le Cameroun

LE RAY Afrique100 ans…

« L’âge est une histoire qui se découvre lentement

et dont l’aventure ne finit jamais.

Le temps qui passe ne finit plus car l’histoire reste sans fin.

La jeunesse est un épisode et l’apparence un paragraphe.

Les pages se tournent, le livre se range…

Comme une image qui ne se voit plus,

notre apparence change mais notre cœur grandit.

L’expérience est un livre qui nous laisse comme à l’infini

réécrire en nous l’Histoire de la Vie. »

(Raphaël Romero)

Bien chère sœur Anne-Maria,

Toutes tes sœurs d’Afrique sont très fières de toi et heureuses de célébrer dans l’action de grâces cet anniversaire merveilleux : 100 ans d’une vie toute reçue et donnée au jour le jour dans l’amour fécond. Nous sommes en fête avec toi !

C’est pour nos jeunes sœurs une grâce de « connaître » l’une des fondatrices de notre famille religieuse en cette terre africaine. Tu es la mémoire toujours vivante de nos débuts sur ce continent. Tu as foi en la sève nouvelle et tu nous invites à demeurer fidèles à nos racines. Avec toi, avec Marie et toute la congrégation nous jubilons en ce 11 février 2016.

Félicitations ! Nous t’aimons beaucoup. Tes sœurs de la Province Afrique

Micheline Cormier Supérieure Provinciale


1 Commentaire

  1. Félicitations Soeur Julienne.

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