Caroline Maddjhidi, novice de deuxième année des Filles de Jésus de Kermaria, nous relate son expérience au sein de l’Arche de Trosly-Breuil (Oise), lors de son stage du 7 octobre au 26 novembre 2024.
Découverte du monde du handicap
Je suis heureuse de vous partager mon expérience au premier Foyer de fondation (1964) de l’Arche, même si les débuts n’ont pas été faciles. En effet, comme le montre la photo, je me suis interrogée sur l’attitude à avoir pour vivre avec des personnes handicapées.
Grande a été ma surprise en découvrant tant de dynamisme au sein des différentes communautés de l’Arche… un lieu où je me suis sentie accueillie et aimée, peu importe les différentes situations de handicap.
Ce stage m’a permis :
– d’entrer au plus profond de mon être,
– d’expérimenter davantage l’importance de la proximité, de l’écoute,
– de rencontrer le visage du Christ pauvre à travers ces personnes,
– de vivre et de goûter, avec amour et joie, la vie de ces malades.
Cette expérience montre la valeur du charisme de la congrégation qui nous demande d’«Honorer l’Humanité Sainte du Fils de Dieu». J’ai découvert toute la valeur et la dignité que ces personnes portent en elles, valeur de dignité au-delà de leur état physique et mental. Chaque rencontre permet d’accueillir le don de l’autre, différent de moi. Mon regard s’est transformé au contact de la personne handicapée.
Enrichissement mutuel
Lors, de la lecture d’un livre relatant l’histoire de l’Arche, quelques phrases ont attiré mon attention :
«On parle toujours de ce qui est à faire pour le Pauvre, mais jamais on ne parle du bien que fait le Pauvre». Le changement de mon regard, sur ces personnes handicapées, a été vécu, pour moi, comme une grâce reçue de Dieu. Ces personnes m’ont appris une nouvelle manière de lire l’Evangile et de prier. Elles transforment nos cœurs pour devenir source d’unité, de guérison, et de paix, pour chacun et chacune de nous, pour nos sociétés actuelles, et nos religions.
«Notre corps, notre âme et notre esprit sont des lieux de prière et de rencontre avec les personnes» affirme un accueilli de l’Arche. Cette phrase m’a éclairée et permis de comprendre, de mieux en mieux, le rôle que joue notre cœur dans les relations avec les autres.
Pourquoi seulement les pieds ?
Je voudrais conclure par l’expression d’une accueillie qui m’a profondément touchée. Alors que je faisais sa toilette, elle m’a appelée en disant : «Caroline, ma religieuse, pourquoi Jésus lavait seulement les pieds de ses disciples et toi, tu prends tout ton temps pour me laver tout le corps ?»
Jésus se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Jn. 13,4-5
Je remercie le Seigneur pour toutes les grâces qu’il m’a révélées à travers ces personnes handicapées que j’ai pu servir avec simplicité, humilité, confiance et dynamisme, valeurs que les accueillis ont repérées en moi.
Caroline Madjihidi,
Novice de deuxième année,
Filles de Jésus
Merci Caroline pour ce beau témoignage.
Bonne continuation
Ruthina