Rayons d’espoir à la Dominique

 

Sept mois après le passage de l’ouragan Maria, Sr Annita Peter, une Fille de Jésus sur l’île de la Dominique, réfléchit sur cette expérience horrifiante. Alors que son pays voyage vers la reconstruction, elle arrive à trouver des raisons pour espérer.

 

La nature ouvre la voie

Au milieu de la dévastation provoquée par l’ouragan Maria, il y a Dominicades rayons d’espoir, de belles choses à célébrer. Pendant la nuit catastrophique et mémorable du 18 septembre, 2017, un ouragan de catégorie 5 a rasé la nature et les gens avec force. Quel phénomène ! Tout semblait perdu, mais la nature s’est devancée et a répandu des rayons d’espoir. Elle a su encourager un peuple atteint et opprimé et a défié tous les habitants à collaborer dans un effort, à se remettre debout et à recréer quelque chose de beau qui sera plus résilient au climat et, on espère, plus sécurisant.

 

Ce sentiment de sécurité avait disparu quand l’ouragan Maria a sauvagement attaqué notre île immaculée, la Dominique. Il ne fallait que quelques heures d’une visite inopportune, mal calculée, intrusive et invasive pour aplatir notre forêt somptueuse. L’ouragan a décapé les arbres majestueux et les a laissés soit encore debout mais tout tordus, soit par terre, nus et souffrants. Le vent leur avait volé leur gloire et leur splendeur. C’était comme si un incendie forestier avait englouti l’île entière d’une côte à l’autre.

 

La destruction totale

 

Quelle horreur pour un peuple qui chérit la nature. On voyait des tonnes de rochers éparpillés partout, sur les montagnes et les collines, dans les vallées, sur les routes, au long des ruisseaux, dans les rivières et sur les plages. Des nombreux morceaux de métal galvanisé aussi, quelques-uns tordus en forme d’accordéon, présentés comme pour une sorte d’exposition public. Cette vision troublante a laissé beaucoup de monde perplexe, accablé, même paralysé pendant un moment.

L’ouragan a élargi les limites des rivières qui ont inondé chaque espace, jardin, maison et route devant elles. C’était de la destruction partout. Encore pire, l’eau a enlevé quelques maisons avec les habitants encore à l’intérieur. Ces derniers ont péri dans le noir de la nuit, un événement qui a choqué la nation et nous a laissé à pleurer la mort des adultes et des enfants innocents. Au village de Pointe Michel, où je travaille, une famille de neuf personnes a péri. Deux des adultes étaient des employés de l’Ecole Primaire St Luc et trois des enfants étaient des étudiants. J’avais communiqué avec toutes ces personnes juste quelques jours avant l’ouragan. Les autres enfants de cette famille avaient été des élèves de mon école. Pour la famille de l’Ecole St Luc c’était une expérience traumatisante.

 

Des rayons d’espoir

 

L’ouragan Maria n’a respecté aucune église, école, hôpital, entreprise ou habitation. Des bâtiments de tous les âges, tailles et formes se trouvaient à la merci de sa furie et ont été frappés brutalement. Le lendemain 90% se trouvaient compromis d’une manière ou d’une autre. Les portes, les fenêtres, les toits s’étaient fracassés, disparus ou envolés. On n’a jamais retrouvé quelques-uns. Les gens se sont étonnés devant les dégâts horrifiants et menaçants. Ils se sont demandé si le monde arrivait à sa fin pendant qu’ils erraient hébétés, déprimés, sans espoir. Ils se sentaient impuissants, confus et hantés par les sons bizarres et pénétrantes que Maria a provoqués.

Mais, ce n’était pas la fin. En quelques jours il y avait déjà des rayons d’espoir – de la nature, des communautés antillaises et internationales et de la solidarité de notre peuple. La nature s’est vite réveillée et a fait monter la morale du peuple de l’île. Les habitants de ce pays, qui avaient tenu pour acquis les choses ordinaires de la vie, ont commencé à les apprécier. La végétation luxuriante, l’eau qui coule dans les criques et les rivières, le gazouillement des oiseaux, la danse des papillons, le chuchotement de la brise, la chaleur et la lumière de la levée du soleil – tous sont devenus des trésors. Pareil pour le coucher magnifique du soleil qui nous invite à nous reposer, la compagnie de la famille et des amis, la narration des histoires accompagnées de rires et de larmes, la conversation avec un étranger, la tasse de café offerte par un voisin, le partage généreux de biens, les balades ensemble. Tout ça, et plus encore, nous a donné des rayons d’espoir à la suite de l’ouragan Maria.

 

La solidarité et l’amour

 

Un des trésors à célébrer est la réponse des communautés antillaises et internationales à la situation désespérée de la Dominique. Des nombreux bénévoles d’un éventail d’associations sont vite arrivés sur l’île. Ils ont apporté des tonnes de nourriture, de l’eau et d’autres provisions, des donateurs généreux et des gouvernements de partout dans le monde. Les bénévoles ont travaillé consciencieusement pour fournir des soins médicaux, de la nourriture, de la boisson, des logements temporaires et du soutien psychologique à notre peuple. Entre d’autres activités signifiantes, ils ont débarrassé et nettoyé les routes et transporté les décombres. Ils ont ainsi contribué à la santé, la sécurité et le bien-être du peuple. Nous devrions être reconnaissants pour cette démonstration remarquable de solidarité et d’amour !

 

Les Filles de Jésus du District de la Dominique ont été traumatisées, elles aussi, par la violence horrifiante de l’ouragan Maria. L’expérience nous a offert l’occasion de nous identifier avec tous ceux attaqués par cet ouragan notoire. Comme eux, nous célébrons les rayons d’espoir et continuons à travailler pour la reconstruction de notre maison et de nos lieux de travail. Nous partageons l’espoir reçue et nous acceptons d’accompagner le peuple de Dieu sur le voyage vers le rétablissement et la création d’une nation résiliente au climat.

 

 

Dieu, notre seul espoir, est avec nous !

Nous célébrons les manifestations de l’espoir répandues au milieu de nous.

 

Sr Annita Peter fj, l’île de la Dominique

 

 

 

3 Commentaires

  1. Nous avons beaucoup pensé à vous et nous vous avons portées dans notre coeur, notre amitié.

    Communauté de Libos-Monsempron

    Réponse
  2. Des épreuves de ce genre sont difficiles à passer. Bravo pour les lueurs d’espoir.
    M.Hébert

    Réponse
  3. Merci pour votre beau texte…Nous sommes toutes en communion avec vous et le peuple entier éprouvé. Nous continuons à vous soutenir dans la prière. Vivons dans l’espérance…
    PHAM

    Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

15 + dix =

Un peu
d'histoire

Notre
Spiritualité

Rejoindre
notre famille

Nos
communautés

Newsletter

Inscrivez-vous si vous désirez recevoir la lettre d’information de la Congrégation

Share This